Le psychiatre et psychothérapeute suisse Alexis Burger à propos du diagnostic et de la prise en charge du burnout (épuisement professionnel). Vous trouverez plus d'informations sur le burnout (approches, questionnaire) sur http://www.therapiebreve.be
Nous ne sommes plus en couple par besoin.
Le mec qui ne sait pas faire à manger, la femme qui ne sait pas bricoler, c'est fini. Oui, ça arrive encore, mais ce n'est plus la règle. Le besoin de l'autre est devenu relatif. Socialement, psychologiquement, matériellement, nous n'en avons plus un besoin absolu puisque chacun peut se débrouiller seul pour vivre et pour élever les enfants.
Nous ne sommes plus en couple par codépendance. Si nous y sommes, c'est parce que nous en avons envie. Nous y sommes tant que nous en avons envie et notre partenaire aussi.
Avec nos enfants, nous avons peur de faire faux. Nous ne savons plus trop si en leur fixant des limites, nous les aidons ou si nous les écrasons. Nous ne savons plus si nous sommes censés le faire ou pas.
Ce qui me semble important, c'est le dialogue.
C'est entendre nos compagnes et nous faire entendre d'elles. C'est leur parler, partager nos expériences. Si le dialogue est vivant, le couple va arriver à s'entendre. Si nous n'avons rien à dire de personnel, si nous ne faisons que nous référer à des idées générales sur ce que doit être un homme, il n'y aura pas vraiment de dialogue. Et sans dialogue il se développera dans le couple une espèce de course-poursuite. Plus l'un essaiera de rattraper l'autre, plus l'autre aura tendance à s'échapper.
Les chiffres les plus flagrants sont ceux des condamnations pénales : il y a environ vingt fois plus d hommes en prison que de femmes. Ils sont beaucoup plus nombreux que les femmes à être plongés dans des problêmes de drogue, de délinquance, de violence, d abus sexuels. Et il ne s agit pas que d agressions sur autrui : les hommes se suicident davantage. Ajoutons encore que leurs dépressions sont généralement plus graves et moins bien soignées.
Pour soutenir quelqu'un, pour l'aider à s'exprimer, il faut une écoute au niveau de qualité et de profondeur de ce que la personne veut exprimer. Le soutien n'est pas un mouvement à sens unique, il ne suffit pas d'encourager à parler. C'est un échange. Une dialectique : l'écoute permet l'expression, l'expression sollicite l'écoute. En nous ouvrant sur ce qui nous fait mal, nous permettons à l'autre de nous aider là où ça fait mal.