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3.76/5 (sur 45 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Plovan, Finistère , le 19/04/1950
Biographie :

Alexis Gloaguen est un écrivain et philosophe français.

Il passe une grande partie de son enfance en Nouvelle-Calédonie (dans les îles Loyauté).

Rentré à Brest, il y mène ses études secondaires et entame en 1970 des études de philosophie à l'Université de Bretagne occidentale, qu'il terminera à Clermont-Ferrand. Il enseigne cette discipline à Quimper, à Lannion, puis à Vannes de 1978 à 1992.

En 1992, il part avec sa famille à Saint-Pierre et Miquelon pour lancer le Francoforum, nouvel institut de langue française tourné vers le Canada et les États-Unis.

Il en est, pendant huit ans, le premier directeur et, par une action diversifiée en faveur de la francophonie, participe à la diversification économique de Saint-Pierre et Miquelon, après le moratoire sur la pêche à la morue en 1993.

Après avoir enseigné la philosophie et l’histoire et géographie au Lycée Émile Letournel à Saint-Pierre, il est rentré en Bretagne à Silfiac.

Il a obtenu le prix Xavier-Grall en 2012, pour son livre La Chambre de veille aux éditions Maurice Nadeau.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Alexis Gloaguen
Alexis Gloaguen à Ouessant, le poète :

à Ouessant, le vent n'est pas du vent pour moi, c'est une musique et une source d'inspiration ; quand j'écris, j'ai l'impression de le faire sous la dictée de quelque chose.


NDL : c'est exactement ça : souvent, j'ai l'impression d'écrire sous la dictée de quelque chose d'indéfinissable.
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Se désintéresser de la poésie, c'est abandonner les folies qui nous sauvent.
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Le matérialisme nord-américain - logé au cœur de la pensée collective - s'explique peut-être par une curieuse connexion de la langue anglaise, où le mot free signifie à la fois «libre» et «gratuit». Pour le français, la liberté est plutôt intérieure, car fonction de la conscience - ou politique. Tout le monde sait que le pouvoir de l'argent augmente le pouvoir sur les choses. Néanmoins, la liberté est séparée de l'économie par une différence de dignité. Sauf dans les cas de famine, on ne meurt pas pour le pouvoir d'achat : on y voit une commodité, non un idéal.
L'âme anglo-saxonne peut-elle échapper à cette nuance de dictionnaire et lutter contre la confusion qu'induit un seul mot pour deux horizons ? Une publicité pour une compagnie aérienne nous propose - grâce à un plan de fidélité - de «voler libres pour toujours», c'est à dire gratuitement de temps à autres. Soudain le fait de dépenser moins d'argent augmente la sensation de liberté. L'économie du moindre dollar est victoire, jubilation : réalisation. D'où le fait, chez les Canadiens, de marchander sans vergogne et de se battre pied à pied pour s'ouvrir le coin de ciel bleu d'une jouissance inversement proportionnelle au prix. La réduction est demandée comme un droit - mais sans baisse de générosité chez le vendeur ! La joie est chiffrée. Le désir de liberté - cette grande libido qui voudrait capturer la vie - est reporté sur l'argent. l'Éden est dans la gratuité. Le seul amour véritable est associé aux billets, le génie ou la justesse d'esprit sont des capitaux à réaliser. Le fait de payer incline à une certaine férocité des rapports, comme si dans l'échange il y avait, clandestinement, un gagnant et un perdant, une recherche de domination et la volupté de réduire en esclavage.
La qualité d'une œuvre finit par tenir à ces recettes. La liberté est d'autant moins comprise comme la direction même de la pensée, la recherche du savoir, la jubilation de comprendre. L'accent est rarement mis sur le plaisir volatil de l'analyse, bien séparé des questions d'intendance, dont d'autres cultures ne méconnaissent pas, pour autant, l'importance.
Ne noircissons pas cependant : s'il est peu d'accent mis sur le spirituel, il ne manque pas d'esprit impressionnants dans la vie courante. Le fait d'être peu encouragé à penser engendre une révolte qui porte loin. Et, si tant est que l'on valorise la gratuité, rien n'empêche d'arriver un jour à la poésie et à la subtile fraîcheur du rêve : sans valeur comptable, elles relèvent du miracle. Enfin, même si la relation à la richesse est omniprésente, elle ne détourne pas forcément de la tolérance et de l'harmonie : on est aimable avec le client potentiel, on le reste dès lorsqu'il n'achète pas car on l'aperçoit comme libre de l'emploi de son argent. Le matérialisme se transcende en sainteté ordinaire, l'amour et l'intelligence prévalent. Il n'en va pas toujours de même dans les pays où l'individualisme de la pensée incline au mépris.
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La noirceur s'installe en nacre de nuit. La rancœur, la bêtise de certains les engagent à nous détruire. Ils peuvent saisir les corps, faire souffrir pour démontrer leur puissance, le temps d'un mirage. Ils peuvent tout réduire sauf la griffe des visions, le stigmate qui s'ouvre au creux des mains repliées, puis s'écoule sur la page. (96)
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On a ici l'impression d'être de plain-pied…


Extrait 2

Pour l'instant ce bleu m'arrête comme une cataracte,
un hymen sur le mystère de la nuit. Tandis que la mer
se perd dans l'ardoise et  que la terre ternit son vert,
tandis que les peines se résolvent en esprit de douleur,
les rochers se fondent en murs le long desquels roulent
des rues de goélands. J'attends l'obscur. Le soleil s'étiole
de tons orangés,  la musique du vent passe en majeur
quand la vue régresse. L'immobilité est une symphonie
qui ne se relâchera pas jusqu'au retour du jour. On sait
que nul événement ne viendra lacérer la trame. On est
dans l'éternité.
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New York



extrait 2

Je sors d'un jeûne d'écriture, d'une sorte d’anorexie, d'un léger coma aux allures de stérilité, mais dont je savais qu'il me redonnait une armature.

Passé par l'efficience et la pureté, la maigreur d'autres finalités, je me retrouve détendu devant ces feux rouges qui passent au vert, ces sillages de parapluies aux courbures de dauphins, avec l'envie de ne plus écrire que des vignettes, des pelures de hasard.
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Le géologue Aubert de la Rüe comparait l'île du Colombier à une tortue géante, posée sur la mer. De fait on dirait, prête à se détendre, la tortue matamata : ce sont les mêmes contours indécis, les mêmes aspérités de roc et les à-plats de limon qui la font se confondre avec la boue des rivières d'Amazonie. C'est le même cou télescopique et le crâne aux narines effilées qu'elle porte parfois en siphon vers la surface.
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Notre vie est tragique et splendide…


Notre vie est tragique et splendide, notre souffrance est aussi pure que notre émerveillement, ces temps-ci. La montagne nous soutient comme une drogue. Je crois la sensation très voisine de celle que l’on a à naviguer à voile au grand large, à perte de vue des côtes. On est ici perdu dans la bruyère et guetté par des périls que l’on apprend à prévoir et presque à chérir. C’est pour moi une source perpétuelle d’inspiration, le courant secret des mots que je transcris et de ce poème hypertrophié que l’on pourrait apparenter au brouillon d’une symphonie — de par ses défauts surtout, hélas ! Je me suis laissé emporter très loin, perdu sur le clapotis de surface d’une réalité qui se dérobe et me dépasse. J’ai sombré, j’ai disparu ; c’est la montagne, l’estuaire, les oiseaux qui écrivent. Du moins puis-je invoquer cela pour seule excuse : car leur message sortira peut-être terriblement brouillé et fouillé de parasites comme une transcription de rêve.
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Au fond, connaître l’animal, c’est penser dans sa peau, voir par ses yeux, substituer ses intérêts aux nôtres, ce qui, en retour, vient à nous modifier. (p. 59)
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Sur la gare vole un dôme d’hirondelles.
Elles mènent en arrière de leurs corps un flamboiement d’ailes. Et leur rapidité est celle du vertige… Parfois elle s’arrête presque pour saisir l’insecte que l’on voit voler comme une cendre pelucheuse au-dessus d’un feu. Puis, d’un revers de rectrices, leur vol décapite la montagne, leurs tourbillons la débitent en lanières et mêlent le bleu à la terre… (p. 96)
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