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3.58/5 (sur 12 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Saint-Élie-d'Orford , 1901
Mort(e) à : Montréal , le 12/10/1978
Biographie :

Alfred Desrochers est un poète québécois. Sa fille est l'humoriste et comédienne Clémence Desrochers (1933).

Alfred Desrochers est fils de cultivateur. En 1915, il commence son cours classique au collège Séraphique de Trois-Rivières, mais abandonne ses études en 1918.

Il épouse Rose-Alma Brault le 20 mai 1925 et entre, le 13 juillet de la même année, à la Tribune de Sherbrooke où il exerce plusieurs métiers avant de devenir journaliste ; il y restera jusqu'en 1942.

Il fonde l'hebdomadaire l'Étoile de l'Est de Coaticook en 1927 et la Société des Écrivains de l'Est. Il reçoit le prix de A.C.J.C. et celui de l'Action intellectuelle en 1930 et le prix David en 1932, pour À l'ombre de l'Orford.

Il sert dans l'armée canadienne de 1942 à 1944, puis obtient en 1945 un poste de traducteur au parlement d'Ottawa. En 1946, il revient à la Tribune pour la quitter définitivement en 1952.

Après un séjour de deux ans à Claire-Vallée, il s'installe à Montréal en 1953 et travaille pour la Presse canadienne et la télévision.

En semi-retraite depuis 1964, il reçoit cette même année le prix Duvernay pour l'ensemble de son œuvre. L'Université de Sherbrooke lui décerne un doctorat honorique en 1976. Il est fait compagnon de l'Ordre du Canada en 1978.
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Source : pages.infinit.net
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Bibliographie de Alfred DesRochers   (4)Voir plus

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Je suis un fils déchu de race surhumaine,
Race de violents, de forts, de hasardeux,
Et j'ai le mal du pays neuf, que je tiens d'eux,
Quand viennent les jours gris que septembre ramène.
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Rondel d’automne

Le ciel est gris, le vent est froid, la terre est rousse;
L’automne est revenu par septembre apporté,
Et les arbres, devant la mort du bel été,
Pleurent des larmes d’or et de sang sur la mousse.

Cherchant pour leurs ébats une plage plus douce,
Les outardes, au sud, s’en vont d’un vol pointé;
Le ciel est gris, le vent est froid, la terre est rousse;
L’automne est revenu par septembre apporté.

Mon misérable cœur a l’aspect de la brousse:
Chassés par le vent froid de la réalité,
Mes rêves les plus chers un par un l’ont quitté,
Et sur l’arbre d’amour se meurt l’ultime pousse.
Le ciel est gris, le vent est froid, la terre est rousse.
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Les récoltes

C’est un midi du mois où va naître l’automne :
Septembre. Le soleil indistinct garde encor
Sa chaleur verticale et son visage d’or.
Mais déjà la fraîcheur des ombrages détonne.

Les blés dorment aux champs du sommeil monotone
Qu’ont les maturités paisibles et la mort,
Mais, parfois, une brise u fait de bord en bord
Rouler un ondoiement de golfe qui moutonne.

L’heure a l’envoûtement de parfums endormeurs;
La langueur des échos prolonge les rumeurs
Que soulève la vie humaine des vallées;

On dirait qu’une brume invisible emplit l’air;
Tant — venu des lointains que bordent les allées —
L’aigre crépitement des lieuses est clair.
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Paysage d’automne

Une atmosphère grise enveloppe la terre
Et donne au paysage une figure austère;
Une égale rousseur a terni le gazon.
Dans le brouillard lointain, échancrant l’horizon,
Les grands monts, en ce jour lourd et sombre d’octobre
Ont l’air de rois déchus qui mourront dans l’opprobre.

Mais voici que soudain un rayon de soleil,
Comme un œil qui regarde après un long sommeil,
Se faufile à travers un fouillis de nuées
Et s’en vient éclairer des branches dénuées
Qui végètent au fond boueux d’un petit val.

L’existence ressemble à ce jour animal :
La joie et le bonheur, soleil des cieux intimes,
Ne réchauffent souvent que des vallons infimes,
Tandis que tout autour, il est de fiers sommets
Où leur chaude clarté ne se pose jamais.
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Et je rêve d'aller comme allaient les ancêtres;
J'entends pleurer en moi les grands espaces blancs,
Qu'ils parcouraient , nimbés de souffles d'ouragans,
Et j'abhorre comme eux la contrainte des maîtres.
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Indian Summer

Une pluie estivale en ce mois de novembre
A plu toute la nuit,
Et ce matin, tel un immense disque d’ambre,
Un soleil d’été luit.

Il sort une chaleur si fervente des choses,
L’automne est si lointain,
Que je sens, capiteuse, errer l’odeur des roses
Parmi le clair matin.

Le poids des jours a fui de de la minute exquise;
L’horizon est trop beau!
N’est-ce pas qu’on devrait fleurir son front, en guise
De fleurir un tombeau?
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Hymne au vent du nord

Sans toi, l'amour disparaîtrait durant ces heures
Où l'hiver nous retient cloîtré dans les demeures.
Le tête-à-tête pèse et devient obsédant
S'il ne plane sur lui quelque épouvantement.
Sans toi, l'amant serait bientôt las de l'amante;
Mais quand ta grande voix gronde dans la tourmente,
La peur unit les corps, l'effroi chasse l'ennui
Le cœur sent la pitié chaude descendre en lui,
L'épaule ingénument recherche une autre épaule,
La main transie, avec douceur, se tend et frôle
Une autre main, la chair est ravissement;
La mère sur son sein réchauffe son enfant,
Et les époux, qu'avaient endurcis les années,
Ont retrouvé soudain leurs caresses fanées.
Le lit triste s'emplit de capiteux parfums
Que répandaient jadis les fleurs des soirs défunts;
Le nuage de l'heure ancienne se dissipe;
Et dans l'étreinte ardente où l'âme participe,
Comme le corps, parfois s'incrée un rédempteur.
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Le débâcle

Culbutés par l'essor large et bleu du chenal,
Des enchevêtrements de glaces, sur les rives,
S'empilent, ça et là, dans les anses déclives,
Où parmi les monceaux l'eau se fraye un canal.

Tout s'anime. L'éclat du soleil matinal
Unit à la clameur grasseyante des grives
Le ronron libéré que font les sources vives,
Tandis qu'un vent de l'ouest assèche l'air vernal.

Les draveurs vont ouvrir la saison du flottage.
Sur la berge, où la coupe hivernale s'étage,
Ils vont, viennent, dressant des travetaux en rang;

Puis, quand, avec fracas, déboulent pins et pruches,
Ils regardent, muets et badauds, le courant
Happer le plongeon sourd et tournoyant des bûches.
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Hymne aux grands vents du Nord

O vent, emporte-moi vers la grande Aventure.
Je veux boire la force âpre de la Nature,
Loin, par delà l'encerclement des horizons
Que souille la fumée étroite des maisons!
Je veux aller dormir parmi les cimes blanches,
Sur un lit de frimas, de verglas et de branches,
Bercé par la rumeur de ta voix en courroux,
Et par le hurlement famélique des loups!

Le froid et le sommeil qui cloront mes paupières
Me donneront l'aspect immuable des pierres!
O rôdeur immortel qui vas depuis le temps,
Je ne subirai plus l'horreur ni les tourments
De l'âme enclose au sein d'un moule périssable;
J'oublierai que ma vie est moins qu'un grain de sable
Au sablier des ans chus dans l'Éternité!

Et quand viendront sur moi les vagues de clarté
Que l'aube brusquement roulera sur mon gîte,
Je secouerai l'amas de neige qui m'abrite;
Debout, je humerai l'atmosphère des monts,
Pour que sa force nette emplisse mes poumons,
Et, cambré sur le ciel que l'aurore incendie,
Je laisserai ma voix, comme ta poudrerie,
Descendre sur la plaine en rauques tourbillons,
Envelopper l'essaim maculé des maisons,
Afin que, dominant le bruit de son blasphème,
Je clame au monde veule, ô mon Vent, que je t'aime!
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Alfred DesRochers
Ô Vent du Nord, vent de chez nous, vent de féerie,

Qui vas surtout la nuit, pour que la poudrerie,

Quand le soleil, vers d’autres cieux, a pris son vol,

Allonge sa clarté laiteuse à fleur de sol ;

Ô monstre de l’azur farouche, dont les râles

Nous émeuvent autant que, dans les cathédrales,

Le cri d’une trompette aux Élévations ;

Aigle étourdi d’avoir erré sur les Hudsons,

Parmi les grognements baveux des ours polaires ;

Sublime aventurier des espaces stellaires,

Où tu chasses l’odeur du crime pestilent ;

Ô toi, dont la clameur effare un continent

Et dont le souffle immense ébranle les étoiles ;

Toi qui déchires les forêts comme des toiles ;

Vandale et modeleur de sites éblouis

Qui donnent des splendeurs d’astres à mon pays,

Je chanterai ton coeur que nul ne veut comprendre.

C’est toi qui de blancheur enveloppes la cendre,

Pour que le souvenir sinistre du charnier

Ne s’avive en notre âme, ô vent calomnié !

Ta force immarcescible ignore les traîtrises :

Tu n’as pas la langueur énervante des brises

Qui nous viennent, avec la fièvre, d’Orient,

Et qui nous voient mourir par elle, en souriant ;

Tu n’es pas le cyclone énorme des Tropiques,

Qui mêle à l’eau des puits des vagues d’Atlantiques,

Et dont le souffle rauque est issu des volcans ;

Comme le sirocco, ce bâtard d’ouragans,

Qui vient on ne sait d’où, qui se perd dans l’espace,

Tu n’ensanglantes pas les abords de ta trace ;

Tu n’as jamais besoin, comme le vent d’été,

De sentir le tonnerre en laisse à ton côté,

Pour aboyer la foudre, en clamant ta venue.

Ô vent épique, peintre inouï de la nue,

Lorsque tu dois venir, tu jettes sur les cieux,

Au-dessus des sommets du nord vertigineux,

Le signe avant-coureur de ton âme loyale :

Un éblouissement d’aurore boréale.

( ... )

Desrochers, Alfred, « Hymne au vent du Nord », À l’ombre de l’Orford, Montréal, Fides, 1948.
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