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Citation de collectifpolar


Quand M. Calder s’était installé, ils avaient d’abord consacré quelque temps à le mettre à l’épreuve avant de conclure qu’il était inoffensif. Il ne leur avait pas fallu longtemps non plus pour découvrir quelque chose d’autre. Nul, si petit fût-il et quelque précautions qu’il prît, ne pouvait traverser le plateau inaperçu. Deux oreilles fines auraient entendu, deux yeux couleur d’ambre auraient vu ; et, immanquablement, Rasselas apparaissait à la porte restée ouverte et interrogeait du regard M. Calder qui répondait :
   - Oui, ce sont les petits Léger et leur sœur. Je les ai vus, moi aussi.
   Et Rasselas repartait d’un pas majestueux s’étendre à l’abri du tas de bois, endroit qu’il avait élu pour y couler ses journées.
   Hormis les enfants, les visiteurs étaient chose rare au cottage. Le facteur y montait en poussant sa bicyclette une fois par jour ; les camionnettes de livraison faisaient leur apparition au jour convenu : le poissonnier le mardi, l’épicier le jeudi, le boucher le vendredi. En été, il arrivait à des promeneurs de couper par-là, sans se rendre compte que le propriétaire du cottage avait été averti de leur approche, de leur passage et de leur disparition.
   La seule personne à rendre régulièrement visite à M. Calder était M. Behrens, le maître d’école retraité qui vivait dans le creux de la vallée, deux cents mètres environ à la sortie du village de Lamperdown, dans une maison qui autrefois avait été le presbytère. M. Behrens s’occupait de ses abeilles et vivait en compagnie de sa tante. Avec sa tête inclinée vers l’avant, sa peau brune et ridée, ses yeux qui clignaient sans cesse et son air bourru, il ressemblait à une tortue que l’on aurait tirée prématurément de son sommeil hivernal.
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