Aux sourds-muets
Enfants, ne maudissez ni Dieu, ni votre mère,
Vous êtes plus heureux que Milton et qu'Homère.
Vous voyez la nature et pouvez rêver,
Sans craindre que jamais la parole vulgaire
Ose par votre oreille à votre âme arriver.
Le silence éternel est votre tabernacle,
Et votre esprit n'en sort que selon son désir;
Il ouvre quand il veut et ferme le spectacle;
Dans le livre ou la vie, il choisit son oracle,
Et de toute beauté ne prend que l'élixir.