Enfin, Tante Marie se lève.
- La publicité, quelle calamité! On te ferait croire que tu ne peux pas vivre sans la lessive Machin ou le déodorant Truc, alors que le seul but de ces simagrées, c'est de faire gagner de l'argent à ceux qui les vendent. Beaucoup d'argent. Si tu savais, ma pauvre...
Elle s'éloigne vers la cuisine en continuant de se lamenter.
Louise relit son message, satisfaite.
- Et hop, un petit coup de correcteur orthographique...
Une foule de signes rouges envahit aussitôt son texte.
- Oups! Je devrais me forcer un peu en dictée. Ça peut servir, finalement.
Il lui faut un bon quart d'heure pour faire disparaître ses fautes.
Louise cherche dans son cahier de textes la page qu'elle doit lire.
- 45, lui susurre le cartable posé à côté d'elle.
Louise tressaille.
- Tiens, c'est vrai que tu parles, toi! J'avais oublié. Et tu sais même quelle page je dois lire! Tu pourrais peut-être aller à l'école à ma place?
- N'exagérons rien. Ma mission n'est pas de te remplacer mais de t'aider.
- Ah bon?
- Mmmm.
J'aurais mieux fait de me taire, se dit le cartable. Louise a une idée toute personnelle de ce qui peut lui rendre service.
- M'aider à faire mes devoirs, ou bien m'aider tout court?
- T'aider comme je le déciderai. Et cesse de parler, tu n'auras jamais fini ta lecture avant le dîner.
Je n'y arriverai pas tant que le cartable sera contre, réfléchit-elle. Je dois le convaincre.
- Toi qui sait tant de choses et qui es si intelligent, dit-elle d'une voix sucrée, tu n'as pas une bonne idée pour que je gagne de l'argent?
- Tu n'as pas besoin d'argent.
- Tu ne veux tout de même pas que mes parents restent couverts de dettes et que je vive chez Tante Marie jusqu'à ce que j'aie dix-huit ans?
- Tu n'as pas à régler les problèmes de tes parents. Quand à Tante Marie, elle t'aime beaucoup.
- Eh bien pas moi!
Halloween n'aurait pas été inventé par un dentiste, des fois ?