Était-ce cela la vie ? Comme chaque jour de travail, j’étais arrivée au bureau à huit heures et demie. Après avoir suspendu mon manteau dans mon vestiaire et enfilé ma blouse, j'avais signé la feuille de présence, serré la main de mes collègues et m’étais installée à mon bureau. Mes affaires sorties, j’avais pris la pile d’ouvertures de comptes distribuée par la chef pour tout codifier.
Je ruminais. Quand la banque m’avait embauchée, j’avais effectué un stage de trois mois à l’école de dactylographie. J’aimais bien. Les quarante mots à la minute atteints, l’examen en poche, j’avais été affectée à ce service. Mais je ne tapais jamais à la machine ! Une semaine par mois, je perforais des fiches, le reste du temps je codifiais des ouvertures de comptes et des rectificatifs d’adresses. Travail automatique. Quand, par chance, le client était d’une nationalité peu courante, je consultais des fiches