C’est ainsi qu’à l’école il fut toujours le premier, et souvent le dernier à sortir pour la récréation, emportant un livre sous le bras, comme un autre prenait sa corde, celui-là ses billes ou celui-ci son mouchoir pour s’amuser à cache-tampon. Il ne savait pas mieux jouer au ballon ; quant aux bagarres qui avaient lieu, elles lui répugnaient et parfois l’effrayaient pour de bon. Aussi, il préférait rester à l’écart de ses compagnons qui l’appelaient le boiteux, le goï, visant bassement sa jambe, et, pour lui, son handicap devenait encore plus douloureux.