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Citation de leslivresmapassion


La clé tourne dans la serrure. Et c'est pour toi déjà le cliquetis de la victoire. Mais rien n'est gagné tu le comprends tout de suite à sa mine défaite. Il a le regard perdu et buté. Son arcade sourcilière saigne, ses lèvres sèches aussi, qu'il continue de mordiller. Tu ne dis rien, tu ouvres les bras. Et ce grand gaillard qui se flatte de pouvoir casser un œuf sur ta tête redevient aussitôt ton poussin. Un sanglot muet fait trembler son dos que tu frictionnes à travers son pull en laine, comme quand il était petit, au sortir du bain. Tu réalises qu'il pleure lorsque ta chemise se mouille. Sans se voir c'est plus facile. Alors il dit tout dans ton cou. Ses peurs et ses rancoeurs. Ses frustrations et sa colère. Il dit que la seconde, c'est dur, il jure, se désole des putains de boutons apparus sur sa gueule et de son sexe qui ne pousse pas. Il raconte les moqueries dans les vestiaires du lycée et les concours de bites sous les douches du foot où il garde son caleçon, comme un con. Et puis il ajoute qu'il n'en peut plus des insultes de papa et de toutes ses phrases méprisantes. Il dit qu'il en crève de voir que tu te laisses maltraiter comme ça. Ses prunelles noires te foudroient. Tu les vois parce que pour dire ces deux dernières phrases-là, il se redresse puis se détache de toi. Vadim te fait face. Il est un fils qui tient à regarder sa mère droit dans les yeux pour lui assurer qu'elle vaut tellement mieux.
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