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Citation de Malavella


Un de ces jours d'octobre, Anka et moi allons dans les collines. Nous sommes seuls. Au cours de la conversation sur le chemin de la pinède, elle fronce les sourcils et choisit ses mots avec soin, comme si elle s'inquiétait de la manière dont ils vont être perçus, comme si le grand inconnu qu'elle craint, qui n'est plus que fumée et poussière, se cristallisera et se durcira dès qu'il sera prononcé, deviendra réalité, comme si un médecin confirmait la maladie ou la mort. Cela devient irrévocable. Elle formule avec précaution : "ce n'est qu'une question de temps", "pour l'instant", "quand tout reviendra à la normale". Il y a beaucoup de gens à Gost qui parlent comme ça, si tant est qu'ils parlent de ce qui se passe, mais Anka le fait parce qu'elle a peur que Javor et elle devront partir, tout comme le boulanger et ses filles, et elle ne veut pas quitter Gost parce que, tout comme pour nous tous, tout comme pour Javor, cette ville, ces collines, le ravin et la forêt de pins sont tout ce qu'elle connait.
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