Ana Gerhard

Sonnet de l'hiver

Gelés et frissonnants dans la neige qui mord,
Et battus par des vents cruels et sans remords,
Nos pieds tout engourdis s'emmêlent à chaque instant,
L'abominable froid nous fait claquer des dents.

Allons auprès du feu, au calme et bien au chaud,
Cependant que la pluie redouble ses assauts.
Nous marchons à pas lents sur une onde gelée,
Tout entiers attentifs à ne pas perdre pied ;

Pour qui veut se presser, c'est la chute assurée.
Reprenons prudemment notre pénible route,
Tant que les glaces ne sont rompues ni dissoutes.

À l'abri de nos portes, nous entendons hurler
Le Sirocco, Borée et tous les vents en guerre :
Mais bien des joies pourtant accompagnent l'hiver.

[Sonnet attribué à Antonio Vivaldi.]

Ecoute bien cette pièce : tu constateras que la flûte, une fois de plus, s’élève au-dessus de l’orchestre pour nous décrire le vol léger et fascinant de l’oiseau de feu pendant que les glissandi ascendants du piano et de la harpe dépeignent les gestes d’Ivan, qui tente de l’attraper.

Quant à moi, cette nuit-là, je dors d'un sommeil d'ange, le roquefort au ventre et la musique au coeur...
Je ne savais pas alors que le gamin qui, sur le quai, avait illuminé de sa musique cette grise journée deviendrait l'un des plus grands compositeurs de tous les temps : Wolfgang Amadeus Mozart.

La musique, l'art du passage du temps et du mouvement des sons, semble posséder des qualités aquatiques. C'est peut-être pour cette raison que de nombreux compositeurs ont eu recours à sa fluidité, à son dynamisme et à sa diversité rythmique pour imiter ou suggérer le jaillissement d'une source, le cours sinueux d'un ruisseau ou le fracas d'un orage.

Eh bien, vous ne devinerez jamais : «Monsieur rêveur» est en train de lire un poème à propos d'une petite truite qui nage joyeusement dans un ruisseau.

Dotés de caractéristiques bien particulières, les oiseaux éveillent l’imaginaire des humains, peut-être plus que n’importe quel autre animal. Tout au long de l’histoire, ils ont représentés des concepts très différents, comme la liberté (les ailes), la paix (la colombe), le pouvoir (l’aigle et le condor), le printemps (l’hirondelle), la pureté (le cygne), l’innocence (les poussins), le mal (le corbeau), la mort (le vautour) ou la sagesse (le hibou).

- Mais quelle idée saugrenue de voyager avec un engin pareil !

Dans l'aria de l'opéra Griselda [...] Vivaldi fait un parallèle entre la mer agitée et les émotions de la fille de Griselda, Constanza, prise dans un dilemme entre l'amour et le devoir.
Dans la période baroque, il était fréquent de comparer l'état émotif d'un personnage à un phénomène naturel pouvant être illustré par la musique. Ce procédé s'appelle "simile aria".