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Citation de le_Bison


Hostie... comme du vent entre ses lèvres sèches.
Louise, debout devant le miroir. Immobile. comme un fantôme.
Blême. Des trous de tristesse sous les yeux.
Elle se regarde pis maudit qu'a s'trouve laide.
Elle a rien pour cacher sa face, ça fait longtemps qu'elle a arrêté d'se maquiller. Ça fait longtemps.
Elle braillerait ben mais y reste pu rien.
Elle boirait ben mais à soir elle a décidé qu'elle s'tiendrait.
Elle s'mouille les cheveux. Un peu, avec ses doigts seulement. Pis la tête tout au complet en dessous du robinet.
Elle se regarde. Se sourit faux. Part à rire. Claque la porte.
"Bon. Qu'est-ce que j'mets ?" Elle a pu rien qui fait. Est rendue grosse. Gros cul.
Elle sort une jupe. Y a l'air de faire froid dehors. Le vent froid sur ses joues - y m'semble que ça lui rappellerait qu'est en vie. Elle marcherait avec sa jupe pis un beau manteau - pis a dirait bonjour monsieur Gingras au voisin qui déblaye son char, salut madame Vigneault à sa voisine qui ramasse son courrier - pis aux putes elle dirait rien mais elle les regarderait parce qu'y fait crissement froid pis qu'entre femmes on s'soutient.
Elle marcherait d'même, d'un bon pas, jusqu'à l'école. Quand elle arriverait là-bas, elle sourirait au monde, même pas forcé. Elle dirait "maudit qu'y fait frette", comme tout l'monde dit, pis les gens d'l'école y s'diraient "ah ben, c'est elle la mère à Roxane", pis y seraient ben étonnés parce qu'elle aurait d'l'allure en maudit la mère à Roxane.
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