Lointaine
Extrait 1
Cependant je voudrais sourire en effeuillant doucement
un amour calme –
Ils avaient soif, ils se sont penchés sur les pierres – Là –
Ils ont marché, ils ont lié leurs bras – ils flottaient comme
deux nuages
Le long du ruisseau qui dit sa bonne chanson – Ils sont
restés longtemps debout, arrêtés, oscillants. Et l’arbre
a secoué un rire au-dessus de leur baiser.
Nous ne toucherons plus – serment sur une échelle de
soie – aux fanées, aux demoiselles des champs aimées et
respirées, il y a si longtemps qu’elles ne sont plus que mo-
mies. Car on ne peut savoir tellement est sacré le souvenir
si les rythmes ne sont qu’une tendresse dernière, faiblesse
de vivre, lorsqu’ils reviennent en nous, toujours pareils à
ceux d’il y a si longtemps.
…