Vous êtes habitués à des frontières fixes, correspondant assez bien aux différents peuples. Là, ce sont les Français et c’est la France. Là, ce sont les Britanniques et c’est la Grande-Bretagne. Mais chez nous, c’est… c’était différent, c’était mélangé. Plusieurs groupes ethniques, des langues qui s’entrecroisent, des religions qui se côtoient. Vos villes modernes ressemblent de plus en plus à ça. Pendant des décennies, tout ce beau monde s’entend. Puis, un jour, à la suite d’un incident souvent insignifiant, les haines ancestrales resurgissent et on assiste à une flambée de violence, à un pogrom. Ça meuble les conversations d’hiver et les haines se transmettent de génération en génération. C’est comme sur un poêle à gaz:parfois le feu doux, parfois l’ébullition. Et les choix qu’ont faits les ancêtres marquent les générations suivantes. Quelque chose qui se situe entre le péché originel et la vendetta corse.