Nationalité : France
Né(e) le : 26 sept 1888
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Né(e) le : 26 sept 1888
Biographie :
Né le 26 septembre 1888, André Kahn est avocat avant la guerre. Intellectuel d’origine bourgeoise, il est défini dans la préface comme un poète et un peintre, politiquement fluctuant, moderniste et conservateur, fervent à la fois d’Anatole France et de Maurice Barrès. Il est juif, et a profondément été marqué par l’Affaire Dreyfus. En 1914, il est en rupture avec sa famille, du fait sa liaison avec une femme divorcée, déjà mère, et bientôt enceinte.
Ce témoignage a été publié par son petit-fils, Jean-François Kahn, en 1978 sous le titre, Journal de guerre d’un Juif patriote, (Editions Jean-Claude Simoën, Paris). Il s’agit des lettres écrites par André à sa future femme, d’août 1914 à novembre 1918. L’auteur les considère comme « l’embryon » d’un véritable journal, qu’il projetait de publier après la guerre. Prisonnier dès les premiers jours de combats, rapidement libéré, il participe, tantôt dans les tranchées, tantôt au quartier général, aux principales phases de l’affrontement (Marne, Verdun, Chemin des Dames).
+ Voir plusNé le 26 septembre 1888, André Kahn est avocat avant la guerre. Intellectuel d’origine bourgeoise, il est défini dans la préface comme un poète et un peintre, politiquement fluctuant, moderniste et conservateur, fervent à la fois d’Anatole France et de Maurice Barrès. Il est juif, et a profondément été marqué par l’Affaire Dreyfus. En 1914, il est en rupture avec sa famille, du fait sa liaison avec une femme divorcée, déjà mère, et bientôt enceinte.
Ce témoignage a été publié par son petit-fils, Jean-François Kahn, en 1978 sous le titre, Journal de guerre d’un Juif patriote, (Editions Jean-Claude Simoën, Paris). Il s’agit des lettres écrites par André à sa future femme, d’août 1914 à novembre 1918. L’auteur les considère comme « l’embryon » d’un véritable journal, qu’il projetait de publier après la guerre. Prisonnier dès les premiers jours de combats, rapidement libéré, il participe, tantôt dans les tranchées, tantôt au quartier général, aux principales phases de l’affrontement (Marne, Verdun, Chemin des Dames).
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Citations et extraits (3)
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9 Avril (1916 - Verdun)
5 heures: ça y est. Ouf!.... peu de casse. Nous avons eu de la chance. De telles nuits restent gravées dans la mémoire d'un homme à tout jamais!
22 heures: Chaude journée encore. Quand cela finira-t-il donc? Les Boches sont infatigables et nous sommes obstinés. Mais quelle hécatombe!
5 heures: ça y est. Ouf!.... peu de casse. Nous avons eu de la chance. De telles nuits restent gravées dans la mémoire d'un homme à tout jamais!
22 heures: Chaude journée encore. Quand cela finira-t-il donc? Les Boches sont infatigables et nous sommes obstinés. Mais quelle hécatombe!
25 Novembre (1914- près d'Ypres)
8 heures: Voilà le dégel dans toute son horreur car nous allons de nouveau patauger dans des lacs de boue.
Bon dieu, que je suis las! Pas physiquement, mais moralement. C'est l'effet du brouillard et de la pluie qui entrent en moi. Mon seul plaisir est de fumer lentement une de ces cigarettes qui viennent de toi et de suivre des yeux la fumée vagabonde, s'envolant vers le ciel, où elle se confond aux nuages comme tous nos espoirs chimériques.
8 heures: Voilà le dégel dans toute son horreur car nous allons de nouveau patauger dans des lacs de boue.
Bon dieu, que je suis las! Pas physiquement, mais moralement. C'est l'effet du brouillard et de la pluie qui entrent en moi. Mon seul plaisir est de fumer lentement une de ces cigarettes qui viennent de toi et de suivre des yeux la fumée vagabonde, s'envolant vers le ciel, où elle se confond aux nuages comme tous nos espoirs chimériques.
11 Juin (1915)
J'ai compulsé pas mal de papiers de ces pauvres héros, des papiers trouvés sur eux que j'envoie à leurs familles, suprêmes reliques. Un des papiers m'a beaucoup ému. Je l'ai trouvé dans le portefeuille d'un sous-lieutenant de vingt ans. C'était un chiffon jauni qui ne portait que ces mots:
" Je t'aime...et toi?" Où est-elle la misérable petite fille qui va pleurer en cachette le saint-cyrien adoré? Que de larmes attristent l'auréole future de cette terrible guerre!
J'ai compulsé pas mal de papiers de ces pauvres héros, des papiers trouvés sur eux que j'envoie à leurs familles, suprêmes reliques. Un des papiers m'a beaucoup ému. Je l'ai trouvé dans le portefeuille d'un sous-lieutenant de vingt ans. C'était un chiffon jauni qui ne portait que ces mots:
" Je t'aime...et toi?" Où est-elle la misérable petite fille qui va pleurer en cachette le saint-cyrien adoré? Que de larmes attristent l'auréole future de cette terrible guerre!
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