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Citations de André Lemoyne (15)


Berceuse.

Sein maternel au pur contour,
Veiné d'azur, gonflé d'amour,
Ton lait s'échappe d'une fraise
Où la soif de vivre s'apaise,
Où l'enfant boit, souriant d'aise.

Sein maternel, doux oreiller,
Où, bienheureux de sommeiller,
Bouche ouverte, paupière close,
Le fortuné chérubin rose
Dans un calme divin repose.

Rêve-t-il de ciels inconnus,
L'enfant merveilleux qui vient d'elle ?
Sa voix a des cris d'hirondelle,
Et ses joyeux petits bras nus
Ont comme des battements d'aile.
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À madame Ernest Courbet.


LE PAPILLON.

Où t'endors-tu, le soir, pauvre petite abeille,
Butineuse des fleurs, qui t'en vas picorant
Dès la pointe du jour, quand l'aube se réveille,
Jusqu'au dernier rayon du soleil expirant ?

L'ABEILLE.

Sans trop hâter mon vol, c'est à moins d'un quart d'heure
Dans le creux d'un vieux chêne, à ma ruche des bois,
Juste au pied du grand arbre où, tous les ans, demeure
Un couple de ramiers dans son nid d'autrefois.

LE PAPILLON.

Pour tes gâteaux de miel rapidement tu voles...
Je te vois disparaître au bord des grands lys blancs,
Roulée à corps perdu dans le fond des corolles
Qui doivent t'enivrer de leurs parfums troublants ;

Mais j'admire toujours l'active travailleuse,
Dont le travail est pur, dont le travail est saint,
Faite pour accomplir sa tâche merveilleuse,
Dont s'honore à bon droit la reine de l'essaim.

L'ABEILLE.

Toi qui pars en zigzag comme un éclat de foudre,
Pourquoi donc ce caprice ?

LE PAPILLON.

Afin que dans son vol
Un bec d'oiseau jaseur ne puisse nous découdre.
Je ris d'un martinet passant au ras du sol.

Que faites- vous l'hiver ?

L'ABEILLE.

En grappes léthargiques,
Sans oreilles, sans yeux, sans entendre, sans voir,
Longuement nous rêvons de belles fleurs magiques
Dans la ruche bien close où dès lors tout est noir.

LE PAPILLON.

Nous, dans la saison froide et sombre de l'année,
Nous n'aimons pas à voir nos grands lys se flétrir ;
Notre vie est bien courte, hélas ! mais fortunée.
Quand sont mortes les fleurs, nous préférons mourir.
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Amours d'oiseaux.
À Philippe Gille.

I.
Deux ramiers voyageurs, emperlés de rosée,
Ont abattu leur vol au bord de ma croisée
Ouverte à l'orient... Je les ai reconnus,
Car chez moi, l'an passé, tous deux étaient venus.

Ces deux beaux pèlerins m'arrivent de Bohême,
À l'époque où fleurit le petit maïanthème,
Et dans les bras noueux de mon grand châtaignier
Bercent leur nid d'amour comme au printemps dernier.

Dans leur farouche instinct de liberté sauvage,
Trop fiers pour jamais vivre en honteux esclavage,
Ils reviennent pourtant sous mon toit familier,
La queue en éventail et gonflant leur collier.

S'ils ont pris le chemin de ma haute fenêtre,
C'est qu'un coup d'œil d'oiseau suffit pour me connaître,
C'est qu'ils sont là chez eux, que tout leur est permis ;
C'est qu'ils n'ont trouvé là que des regards amis.

L'amoureux au col blanc profondément salue
L'heureuse bien-aimée, avec grâce évolue
Et, roucoulant près d'elle, en fait dix fois le tour,
Comme la croyant sourde à ses phrases d'amour.

Riche de souvenirs, le cœur chaud d'espérances,
Multipliant très bas ses graves révérences,
S'il la voit, comme en rêve, ouvrant des yeux troublés,
Dans un rapide éclair tous ses vœux sont comblés.

II.
Ne s'inquiétant pas de moi, qui les regarde,
Ils m'ont dit sans parler : « Ami, que Dieu te garde,
Après ton âge mûr, de vivre trop longtemps.
Nous restons dans nos bois au plus quinze ou vingt ans ;

« Quand nous cessons d'aimer, à quoi bon nous survivre ?
N'attends pas la saison des vents froids et du givre
Pour t'en aller dormir sous les hauts gazons verts,
Car plus tard, sans amour, tristes sont les hivers.
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MATIN D’OCTOBRE
À Jules Breton.


Le soleil s’est levé rouge comme une sorbe
Sur un étang des bois : — il arrondit son orbe
Dans le ciel embrumé, comme un astre qui dort ;
Mais le voilà qui monte en éclairant la brume,
Et le premier rayon qui brusquement s’allume
À toute la forêt donne des feuilles d’or.

Et sur les verts tapis de la grande clairière,
Ferme dans ses sabots, marche en pleine lumière
Une petite fille (elle a sept ou huit ans).
Avec un brin d’osier menant sa vache rousse,
Elle connaît déjà l’herbe fine qui pousse
Vive et drue, à l’automne, au bord frais des étangs.

Oubliant de brouter, parfois la grosse bête,
L’herbe aux dents, réfléchit et détourne la tête,
Et ses grands yeux naïfs, rayonnants de bonté,
Ont comme des lueurs d’intelligence humaine :
Elle aime à regarder cette enfant qui la mène,
Belle petite brune ignorant sa beauté.

Et, rencontrant la vache et la petite fille,
Un rouge-gorge en fête à plein cœur s’égosille ;
Et ce doux rossignol de l’arrière-saison,
Ebloui des effets sans connaître les causes,
Est tout surpris de voir aux églantiers des roses
Pour la seconde fois donnant leur floraison.

p.21-22
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Les Charmeuses

Paysage normand
À Ernest Chesneau.


J’aime à suivre le bord des petites rivières
Qui cheminent sans bruit dans les bas-fonds herbeux.
À leur fil d’argent clair viennent boire les bœufs,
Et tournoyer le vol des jaunes lavandières.

J’en sais qui passent loin des grands fleuves bourbeux,
Diaphanes miroirs des plantes printanières,
Et les reines des prés s’y penchent les premières
En écoutant jaser cinq ou six flots verbeux.

Ma petite rivière a la mer pour voisine :
Plus d’un martin-pêcheur vêtu d’algue marine
Coupe, sans y songer, le vol du goëland ;

Et parfois, ébloui de l’immensité bleue,
L’oiseau dépaysé, d’un brusque tour de queue,
Vers les saules remonte et va tout droit filant.

p.107-108
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Les Charmeuses

Nuit tombante
À Jules de Blanzay.


Dans les eaux sans reflet d’une boueuse mare,
Le froid soleil d’hiver, brusquement descendu,
Comme un astre honteux de sa lumière avare.
Sous un tas de roseaux frissonnants s’est perdu.

Je reconnais encor, dans une vapeur grise,
Un rang de peupliers qui se profile en noir,
Tantôt droit, et tantôt souffleté par la bise ;
Mais à mes pieds la route est impossible à voir.

Pas un son d’Angélus dans la campagne nue,
Et pas un maigre feu de pâtre s’allumant. —
Je traverse en aveugle une lande inconnue,
Dans un pays désert. — Pas un seul aboîment.

Mais là-haut, dans le ciel, une étrange voix parle,
Et semble articuler des mots incohérents,
Monologue inquiet d’un cygne ou d’un grand harle
Qui cherche dans la nuit ses compagnons errants.

Cette grave clameur descend au marécage
Dont le voyageur las a flairé les roseaux. —
Plus rien n’émeut le froid et sombre paysage : —
Nuit partout, dans le ciel, sur la terre et les eaux

p.53-54
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Les Roses d’antan

Le Poète et l’hirondelle
À Georges Lafenestre.


LE POÈTE.
Voici venir l’automne, hirondelle frileuse.
Bientôt s’effeuilleront mes rosiers défleuris.
Un ciel brumeux et noir s’étendra sur Paris,
Et tu me quitteras, petite voyageuse.

Hirondelle, où vas-tu quand tu me dis adieu ?

L’HIRONDELLE.
Je passe tous les ans la Méditerranée.
J’habite, sur un fleuve, une île fortunée
Où la pervenche est rose et le nymphæa bleu.

LE POÈTE.
Ah ! quand s’achèvera ton voyage tranquille,
Dans mon triste Paris, moi, j’aurai froid au cœur ;
Et je souffrirai seul dans cette grande ville
Où je n’ai plus de mère et n’ai pas une sœur.

L’HIRONDELLE.
Poëte, pour t’aimer, n’est-il pas une femme ?

LE POÈTE.
Souvenir d’autrefois… la femme que j’aimais
Dort sous les gazons verts qu’ombragent les cyprès.

L’HIRONDELLE.
Jamais un autre amour n’éclôra dans ton âme ?
Aux branches des rosiers quand une rose meurt,
Parfois j’ai vu renaître une rose nouvelle
Qui sur la même branche épanouit sa fleur.

LE POÈTE.
Bénis soient tes amours, bienheureuse hirondelle !
Moi, j’ai connu, dans l’ombre et la fraîcheur des bois,
Des plantes qui jamais n’ont fleuri qu’une fois.

p.185-186-187
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Chanson.
À Francis Magnard.

Le présent, le passé, l'avenir d'une femme,
Des gens fort sérieux prétendent tout avoir.
Ils prendraient volontiers son image au miroir,
Au papillon son aile, au diamant sa flamme.

Dans l'abîme insondable ils aimeraient à voir,
Avec leurs gros yeux ronds, ces bourgeois de vieux drame. —
La perle blanche éclose aux profondeurs de l'âme,
Ils seraient assez fous pour oser la vouloir.

Moi je sais une femme aux cheveux d'un blond fauve,
Que retient sur l'oreille un petit ruban mauve,
Et d'elle, pour ma part, je ne voudrais pas tant :

Errant dans son sillage, un soir, je l'ai suivie,
Et je donnerais bien tous les jours de ma vie
Pour avoir de sa lèvre un baiser d'un instant.
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Fin d'avril.
À Joseph Boulmier.

Le rossignol n'est pas un froid et vain artiste
Qui s'écoute chanter d'une oreille égoïste,
Émerveillé du timbre et de l'ampleur des sons :
Virtuose d'amour, pour charmer sa couveuse,
Sur le nid restant seule, immobile et rêveuse,
Il jette à plein gosier la fleur de ses chansons.

Ainsi fait le poète inspiré. — Dieu l'envoie
Pour qu'aux humbles de cœur il verse un peu de joie.
C'est un consolateur ému. — De temps en temps,
La pauvre humanité, patiente et robuste,
Dans son rude labeur aime qu'une voix juste
Lui chante la chanson divine du printemps.
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Rosaire d'amour.

J'aime tes belles mains longues et paresseuses,
Qui, pareilles au lis, n'ont jamais travaillé,
Mais savent le secret des musiques berceuses
Qui parlent à voix lente au cœur émerveillé. —
J'aime tes belles mains longues et paresseuses.

J'aime tes petits pieds vifs et spirituels,
Petits pieds éloquents de la cheville aux pointes,
Que les saints, oubliant leurs graves rituels,
Pliés sur deux genoux, baiseraient à mains jointes. —
J'aime tes petits pieds vifs et spirituels.

J'aime ta chevelure abondante et houleuse,
Flots noirs en harmonie avec ton cou bistré.
Je crois bien que jamais une main de fileuse
Ne tria d'écheveau si fin et si lustré. —
J'aime ta chevelure abondante et houleuse.

J'aime tes yeux vert d'eau, j'aime tes yeux songeurs.
Quand je regarde en eux, je pense aux mers profondes
Dont le mystère échappe aux plus hardis plongeurs ;
Je rêve d'un abîme où s'égarent les sondes. —
J'aime tes yeux vert d'eau, j'aime tes yeux songeurs.

J'aime ta bouche en fleur dont la corolle s'ouvre,
Pur carmin sur un fond de neige éblouissant.
C'est à prendre en pitié tous les trésors du Louvre.
J'aime ta bouche en fleur, fleur de chair, fleur de sang. —
J'aime ta bouche en fleur dont la corolle s'ouvre.

Vous, la belle de nuit et la belle de jour,
Me pardonnerez-vous cette ingrate analyse ?
Si j'ai mal égrené le rosaire d'amour,
C'est qu'un cher souvenir trop capiteux me grise. —
Grâce, belle de nuit ; grâce, belle de jour.







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Jours futurs.
À Ernest Benjamin.


LE POÈTE.
En quel temps vivons- nous, mon pauvre philosophe ?

LE PHILOSOPHE.

Dans un siècle d'argent qui bientôt doit finir.

LE POÈTE.

D'une tranquille mort, sans bruit ni catastrophe ?
Que vois-tu sous le ciel du prochain avenir ?

LE PHILOSOPHE.

Toujours la fin d'un siècle est prise entre deux portes,
Comme aux vannes d'écluse, où les flots arrivants
Qui pressent le barrage où dorment les eaux mortes,
Vont se perdre en tumulte au cours des flots suivants.

Et le torrent des eaux, qu'il soit fleuve ou rivière,
Au sortir de son bief s'éclaire en peu d'instants,
Mais quand un siècle meurt en passant la barrière,
Pour apaiser son trouble il exige du temps :

Il roule en tourbillons dans l'écume ensablée.

LE POÈTE.

Tu fais chanter d'accord la rime et la raison
Dans ce miroir vivant d'une époque troublée.
Mais que vois-tu surgir aux bords de l'horizon ?

LE PHILOSOPHE.

Dans le bruit des marteaux et les vapeurs d'usines.
Un ciel ferrugineux, tantôt noir, tantôt gris,
L'homme le plus robuste esclave des machines
Et procréant des fils pâles et rabougris.

LE POÈTE.

On parle de science et de foi... Que t'en semble,
Calme esprit de grand vol planant sur les hauteurs ?

LE PHILOSOPHE.

La science et la foi n'ont rien à voir ensemble...
Vieux thèmes démodés pour phrases de rhéteurs.

Chaque chose a ses lois... laissons à l'industrie,
Avec son fil à plomb, la règle et le compas.

LE POÈTE.

Moi, rebelle aux rigueurs de la géométrie,
Je crois aux vérités qu'on ne démontre pas.

LE PHILOSOPHE.

Tu fais bien... Sois heureux de croire à quelque chose.

LE POÈTE.

Veillant sur le berceau d'un bel enfant qui dort,
La mère, en souriant à sa fillette rose,
Ne voit qu'un ciel d'azur semé d'étoiles d'or.

Couvant d'un œil ravi la chère tête blonde,
Sans oublier les vieux parents qu'elle a perdus,
Qui sont allés cueillir les fleurs d'un autre monde,
Elle espère qu'un jour ils lui seront rendus.

LE PHILOSOPHE.

La croyance des uns semble irriter les autres :
Sur un globe de terre où l'on dure si peu,
Du néant de la tombe ils se font les apôtres ;
Ils vivront sans foyer, sans patrie et sans Dieu.

LE POÈTE.

Moi, d'un souffle brutal je n'éteins pas un rêve.
Malgré les faux savants et tous les beaux esprits,
Le sauvage adorant le soleil qui se lève
En devine plus qu'eux sans avoir rien appris.
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Fleur solitaire.
À Madame de Bertha.

Par un soir ténébreux de l'arrière-saison.
Dans un coup de rafale une graine emportée,
Tombant contre les murs d'une haute prison,
Entre de vieux pavés mal joints s'est arrêtée.

Dans ce lit de hasard elle dort tout l'hiver,
Sous des blocs de granit froidement inhumée ;
Mais quand au tiède avril le ciel bleu s'est ouvert,
Elle tressaille et germe où le vent l'a semée.

Alors, comme sortant d'un funèbre sommeil,
Elle émerge à grand'peine et s'exhausse de terre,
Et d'un suprême effort aspirant au soleil
Elle frémit d'espoir, la pauvre solitaire.

Puis, grâce à de longs jets flexibles et rampants,
S'attachant par saut brusque ou par lente caresse,
Comme la vigne vierge et les rosiers grimpants,
Elle escalade enfin la haute forteresse.

Quand elle arrive au bout de son rude chemin,
Montant jusqu'au rebord d'une étroite fenêtre,
Elle étale sa fleur près d'un visage humain
Qu'elle a vu triste et pâle à la grille apparaître.

À plein cœur exhalant son parfum printanier,
La fleur s'épanouit... et meurt dans la soirée ;
Mais elle s'est ouverte aux yeux du prisonnier,
Qui seul a pu la voir, qui seul l'a respirée.
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Rêve d'oiseau.
À Mademoiselle Bertbe Wells.

Sous les fleurs d'églantier nouvellement écloses,
Près d'un nid embaumé dans le parfum des roses,

Quand la forêt dormait immobile et sans bruit,
Le rossignol avait chanté toute la nuit.

Quand les bois s'éclairaient au réveil de l'aurore,
Le fortuné chanteur vocalisait encore.

Sous les grands hêtres verts qui lui filtraient le jour,
La reine de son cœur veillait au nid d'amour.

Dans le berceau de mousse il revint d'un coup d'aile,
Impatient alors de se rapprocher d'elle.

Puis le maître divin dormit profondément...
Mais parfois il chantait dans son rêve en dormant.

« Les yeux fermés, il pense encore à moi, » dit-elle,
Heureuse d'être aimée, heureuse d'être belle.
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Il était autrefois de hardis écumeurs
Labourant de la mer la grande solitude.
La récolte manquait souvent aux laboureurs,
La mer était avare, et la vie était rude.
Quand ils buvaient leur grog, le grog était gagné.

Ceux-là n’arrivaient pas à la décrépitude.
Ils n’avaient pas un cœur docile et résigné.

S’étant faits souverains pour ne pas être esclaves,
Ils ne mouraient pas vieux, mais ils mouraient en braves.

Quand ils avaient au plus cinq ou six ans régné,
Un beau jour de combat, ces coureurs d’aventure
Recevaient au flanc gauche une grande blessure
Qui rougissait la mer d’un flot de sang vermeil,
Tandis qu’eux rendaient l’âme aux clartés du soleil.

Ils expiraient vainqueurs, les jeunes rois des ondes ;
Au plus brave ils donnaient couronne et gouvernail,
Puis s’en allaient dormir sous les vagues profondes,
Peut-être sur des bancs de perle et de corail.
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Trois vieilles sœurs buvaient au fond d’un cabaret [...]

La plus haute en couleur était riche en paroles,
Opulent spécimen de ces nombreuses folles
Qui sur le pavé gras ont largement vécu,
Buvant au jour le jour jusqu’au dernier écu.
Le masque rouge était comme infiltré de lie,
Témoignant de l’amour banal et du gros vin.
La créature avait sans doute été jolie,
Mais quarante ans plus tôt, quand elle en comptait vingt.
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