Et tous ces ouvriers qui ne songeaient qu'à revendiquer! Ils trouvaient toujours qu'ils travaillaient trop et qu'ils ne gagnaient pas assez. L'année précédente avait été marquée par de longues grèves. Ouvriers et ouvrières exigeaient la journée de dix heures. Ils désiraient commencer le matin à cinq heures au lieu de quatre heures. Et le soir ils voulaient terminer à sept heures au lieu de huit ou neuf en été...Décidément cette ville était trop ingrate. Elle l'avait montré par toutes les calomnies répandues contre Waïsse, alors qu'il avait fait une cité moderne d'une ville médiévale. Il avait ouvert la rue Impériale et d'autres artères; il s'était occupé des quais, du parc de la tête d'or. Et on l'avait accusé de spéculation, de détruire des trésors historiques, de livrer le centre de la ville aux filles et aux souteneurs. (1870)
Anéanti en une nuit par le Feu LYON se cherche et ne se trouve plus
Fourvière était en flammes. De la Croix-Rousse, ou de la ville commerçante qui s'étendait dans la presqu'ile, on avait l'impression que toute la colline flambait. C'était dans la nuit un spectacle fantasmagorique. Une fumée très épaisse montait dans le ciel noir, poussée vers le Nord par un vent très fort qui soufflait par rafales. Des brasiers plus vifs ici et là éclairaient par instants les palais de la ville romaine, toutes ces colonnades magnifiques qui s'écroulaient au milieu d'une pluie d'étincelles. De temps à autre, on apercevait des formes humaines qui couraient, affolées, dans tous les sens.
Toute la nuit, la ville romaine brûla devant les yeux hypnotisés des survivants, et des habitants des quartiers échappés à l'incendie. Quand le jour se leva, il restait encore quelques brasiers, mais le feu avait pratiquement cessé, faute de nourriture.