Si vraiment, comme le prétend la sagesse populaire, la folie est une infortune qui s’ignore, donc une infortune sans souffrance, j’aurais voulu, pour le temps exact de mon internement, cesser d’être un homme raisonnable. Au lieu d’errer seul dans l’enclos en songeant au visage aimé ou à l’inaccessible maison, à mon tour, j’aurais vécu de quelque ahurissante idée fixe à quoi la démence et ses hallucinations eussent enlevé, au moins pour moi, toute apparence de chimère. Oui, tant qu’on ne peut pas sortir d’un asile, la suprême chance serait de devenir temporairement un peu fou !