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3.5/5 (sur 128 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 20/07/1910
Mort(e) à : Paris , le 29/07/1999
Biographie :

André Soubiran est un médecin et écrivain français.

Il grandit à Gimont (Gers), ville d'origine de sa mère, durant la première Guerre mondiale alors que son père officier participe à l'expédition de Salonique, où il meurt en 1918.

Il a fait ses études à la faculté de Toulouse puis à celle de Paris où il a soutenu sa thèse de médecine sur "Avicenne, prince des médecins, sa vie et sa doctrine" (1935).

Son journal de guerre, J'étais médecin avec les chars, l'a fait connaître, puis plus particulièrement Le Journal d'une femme en blanc dans lequel il met en question l'avortement dans les années 1960, en décrivant sa réalité.

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Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
Si vraiment, comme le prétend la sagesse populaire, la folie est une infortune qui s’ignore, donc une infortune sans souffrance, j’aurais voulu, pour le temps exact de mon internement, cesser d’être un homme raisonnable. Au lieu d’errer seul dans l’enclos en songeant au visage aimé ou à l’inaccessible maison, à mon tour, j’aurais vécu de quelque ahurissante idée fixe à quoi la démence et ses hallucinations eussent enlevé, au moins pour moi, toute apparence de chimère. Oui, tant qu’on ne peut pas sortir d’un asile, la suprême chance serait de devenir temporairement un peu fou !
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Que peut faire le médecin de campagne, à la fois pédiatre et gynécologue, devant l’organisation de la vie rurale ? A la femme incombe les soins du ménage, des enfants, du petit bétail et d’une bonne partie des travaux des champs, le tout dans des conditions demeurées le plus souvent primitives. Devenue mère, comment allaiterait-elle à des heures fixes, alors qu’elle ne peut abandonner le travail qu’elle est en train d’accomplir au loin ? Aussi, je ne m’étonne plus des infections digestives pour lesquelles on m’appelle. Lait abandonné aux bataillons de mouches pendant des heures, biberons mal dosés, mal nettoyés, suffisent à expliquer les diarrhées graves pour lesquelles les parents, soudain affolés, me réclament avec véhémence « des piqûres » , tout en laissant l’enfant sucer une vieille tétine emmanchée sur un bouchon ou bien un bonbon enveloppé dans un bout de linge, cela afin d’empêcher leur rejeton, croient-ils, de se faire une hernie en criant.
Tout de suite promue gynécologue par la renommée, j’ai examiné chez elles ou j’ai vu venir à ma consultation des femmes qui disaient « avoir une maladie dans le ventre ». Plus encore que pour mes patientes de Gennevilliers, ce sont leurs servitudes de femelles qui les accablent, qui les rongent. Même enceintes, ces femmes ne connaissent aucun repos et ne se couchent qu’aux premières douleurs. Les relevailles sont hâtives, car le travail presse. A quarante ans, ces grandes créatures d’apparence robuste déballent, sur la table d’examen, des ventres effondrés, des décalcifications, des vergetures, des varices, des métrites, des ptoses, et toutes m’expriment le vœu de voir venir la ménopause, qui les délivrera enfin des risques venu d’un mari trop « venimeux », -- comme je ne comprenais pas le mot « venimeux », l’une m’a expliqué : « Ben quoi ! n mari trop faisseu d’nourrice. L’mien, y m’a déjà fabriqué sept enfants ».

289 - [Le Livre de poche n° 371, p. 421]
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Non, pas comme en prison, mais pire. Au lieu d’un gardien faisant les cent pas en s’en foutant, vous aurez deux ou trois infirmiers qui, sans en avoir l’air, ne vous lâcheront pas une minute et, même, viendront se mêler à votre conversation. Et il vous faudra parler assez fort pour qu’ils n’aient aucune raison de suspecter une cachotterie. Sans ça, gare ! Dans leur rapport au médecin-chef, votre a parte deviendra un préparatif d’évasion.
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Quand on impose à un navire une quarantaine parce qu’il se trouve des contagieux à bord, nul n’oserait prétendre que c’est pour les soigner. Alors pourquoi faire entrer l’internement dans les moyens thérapeutiques, s’il s’agit d’incarcérer et de « réduire », non de guérir ?

-Notes-
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Seules les histoires obscènes arrivaient à réconcilier mes compagnons pour quelques instants et, tandis qu’ils écoutaient, tassés autour du narrateur, on pouvait deviner quelles terribles visions brûlaient derrière leurs paupières mi-closes.
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A sept heures, la porte du réfectoire s’ouvrait. Quelques minutes plus tard, le petit-déjeuner avalé, tout le monde était là, de nouveau, mais le charme des débuts de la matinée avait été rompu ou peut-être avait-il trop duré pour des cervelles versatiles ? La radio fonctionnait déjà, à plein régime. On eût alors annoncé l’extinction des eux que tous les gens du III seraient repartis se coucher avec conviction. Et pourtant la journée débutait à peine.
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Ah ! Le jour où je quitterais l’asile, on pourrait plaider devant moi la cause des fous ! Je les avais vus vivre de trop près pour ne pas conserver à jamais, envers la folie, un hérissement et un recul. Plus de sensiblerie, plus de compassion pour tous ces monstres si tragiquement satisfaits d’eux-mêmes, si fiers de leur méchanceté, de leur perfidie, de leurs ignominies à la fois infinies et monotones !
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De même qu’on suce lentement un bonbon pour en prolonger le plaisir, il eût fallu, pour mieux parvenir à tuer le temps, faire durer la moindre occupation. Mais le cri perpétuel des infirmiers était : « Allons, pressons ! » et l’on se pressait pour n’aboutir jamais nulle part ou pour tous se retrouver, cinq minutes après, autour de la table, désœuvrés, les bras ballants et traînant les pieds, car, par veulerie, épuisement ou bouderie, peu importe, au III, internés et gardiens, tous traînaient les pieds.
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A l’époque de mes études médicales, on pouvait fort bien soutenir la thèse de doctorat sans avoir jamais pénétré dans un service d’aliénés et il suffisait de savoir rédiger un certificat d’internement pour s’estimer en règle avec la science des psychiatres.

-Notes-
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... ma compassion restait théorique. Dès que je me retrouvais dans cette fosse qui sentait l'humidité pourrie et la défaite, devant les querelles, les injures, les visages imbéciles ou haineux, ma pitié était aussitôt barrée par l'horreur.
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