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Citation de SZRAMOWO


J'ai lu beaucoup de pièces et de poèmes consacrés à Jeanne d'Arc, et à chaque fois la Pucelle d'Orléans m'apparaissait sous les mêmes traits.
Les interprétations que les poètes et les dramaturges donnaient de son parcours pouvaient diverger, et de beaucoup, son visage pour moi était unique.
La même chose m'est arrivée au cinéma : à un moment, le visage d'Ingrid Bergman a disparu, remplacé par un autre.
Je veux parler du visage de Renée Falconetti, l'interprète principale du film muet de 1928 intitulé La passion de Jeanne d'Arc, dû au réalisateur danois Carl Theodor Dreyer.
Si ce film a marqué non seulement l'histoire du cinéma, mais l'art du vingtième siècle, il le doit aussi, selon moi, à l'interprétation bouleversante de la comédienne corse.
Tout tourne autour de l'interrogatoire de Jeanne mené, sous la houlette de l'évêque Cauchon, par des juges déterminés à l'accuser d'hérésie et à l'envoyer au bûcher.
Renée Falconetti, le crâne rasé, sans maquillage, filmée toujours en gros ou très gros plans n'est plus la meneuse d'armée victorieuse et inspirée, mais une jeune femme, dont les traits passent de la résignation à la fierté, de la peur à l'affirmation décidée de sa foi, du doute à l'extase, de la fatigue à l'angoisse, de la crainte à l'indignation, avec un art consommé qui redoublait leur expressivité.
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