En ces temps où règnent la tyrannie de la prestation, les tribunaux de la perfection, les sentiments ostentatoires et les jugements de mise, que bradons-nous chaque jour de ce que nous ressentons ?
Combien de profondes tristesses cachons-nous et combien de bonheurs feints affichons-nous en souriant, tirés à quatre épingles dans l’objectif d’un appareil photo, avec la certitude qu’il existe de toute façon un filtre numérique pour ôter des clichés toute trace de notre mélancolie ?
Et toi, combien de fois as-tu demandé à celui qui était faible de ne pas te déranger avec le spectacle triste de sa mélancolie, et combien de fois, à l’inverse, as-tu essayé de montrer que tu boitais et on t’a demandé d’improviser un numéro de claquettes ?