Ta question chemine
Ami, qu’une seule tige enténèbre !
Parfois l’angoisse plaque ses robes de bure
Entre demain et toi,
Parfois la terre, couleur d’os,
se dévêt de sa fête
Et le cœur s’élime à la meule du temps.
Alors, Ami, quoi qu’il te semble
Fais halte et souviens-toi…
Le soc des jours meurtrit,
Mais la semence des jours
repique les déserts.
Au revers des récifs,
Plus enfoui que les gouffres :
Ton sable est sans entaille.
Et ta question chemine
Vers je ne sais quel accord.
(Contre-chant, 1968, p. 235)