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EAN : 9782081314917
1257 pages
Flammarion (20/11/2013)
4.84/5   19 notes
Résumé :
Andrée Chedid s'inspirera toute sa vie de ses origines méditerranéennes, entre l'Egypte, le Liban et la Syrie. Son premier recueil de poèmes, Textes pour une figure, publié en France en 1949, est salué par René Char. Dès lors, elle ne cesse de placer le corps au coeur de son écriture : alliant visage, parole et mouvements, les mots sont pour elle une danse animée par ses influences orientales et occidentales. C'est bien ainsi qu'elle décrit sa poésie, "un corps-à-co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En allant sur le site de Babelio pour y retrouver des auteurs que j'aime particulièrement, j'avoue être surpris par le peu de critiques ou d'appréciations pour nos poètes du 20eme siecle , alors qu'il y a un nombre majeur de très grand(e)s auteur(e)s. Évidement, tous ne sont pas de lecture facile.
Mais ce n'est pas le cas d'Andrée Chedid, pour moi une grande poétesse du 20 eme siècle.
Dans ce recueil, on trouve la majorité de son oeuvre poétique.
Elle nous dit l'au-delà du monde en des mots simples, qu'il s'agisse des corps et des visages, de la violence de la guerre, de la force de l'amour, de la nature et de son mystère, de l'univers, de la vie de la mort....
Cette poésie est le plus souvent pleine de tendresse, d'empathie pour l'humanité et la terre, marquée aussi par ce rythme particulier des poètes orientaux.
J'y reviens souvent et j' y trouve à chaque fois beaucoup de sérénité à la lire, et de nouveaux trésors. Quelques exemples d'ensembles absolument merveilleux: Quinze verbes pour un parcours, Cadences de Univers...Les derniers poèmes Viellir, Mourir ....écrits alors que l'auteure était peu à peu gagnée par la maladie d'Alzheimer sont absolument bouleversants.
Bref, une poésie sereine, qui vous élève, je trouve, qui parle du mystère de la vie sans mièvrerie.
Si ça n'est pas le cas, je n'en sais rien vu que je suis un très vieux monsieur, je trouve que la poésie d'Andrée Chedid devrait faire partie des incontournables de l'Ecole.
Et pour finir par une citation un tout petit poème comme exemple:

Creuser

Creuser la boue
Cueillir l'étincelle
Creuser l'âge
Recueillir l'instant
Creuser la vie
Accueillir sa fin.
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J'ai découvert les poèmes de Andrée Chedid il y a plusieurs années, lorsque j'étais adolescente. Je fus extrêmement touchée par sa sensibilité, qui a complètement désarmée mon coeur. J'avais alors l'impression de vivre à travers ses poèmes, d'être comprise, bercée par sa délicatesse et sa candeur.
Aujourd'hui, rien a changé, j'ai mûris et je l'aime toujours autant.
Ce sont des poèmes simples, presque enfantins pour certains. Si justes, profonds, puissants...
Jamais une poétesse ne m'a autant touchée qu'elle, c'est à mes yeux une vrai magicienne... Elle fait partie de ces quelques auteurs qui ont su dialoguer avec mon âme.
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Émerveillé
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Citations et extraits (96) Voir plus Ajouter une citation
Textes pour une figure.


Arbres

Je sais des arbres

Striés de leur corps à corps avec les vents

Et certains dont les têtes résonnent

Des contes de la brise

D’autres solitaires et debout

Défiant le sol renégat

Et d’autres qui se ressemblent

Autour d’une maison grise

Je sais des arbres

Qui s’humilient au pied des eaux

Pour l’amour de leur image

Et ceux qui secouent d’arrogantes chevelures

À la face du soleil

Je sais des arbres

Témoins de très anciennes naissances

Et qui redoublent de racines

J’en sais d’autres qui expirent

Pour un frôlement d’aile

Je sais des arbres vains et qui ne sont

Que feuilles

Tous ils ont trop vécu

Sur la terre des hommes.
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Jeunesse
Jeunesse qui t'élances
Dans le fatras des mondes
Ne te défais pas à chaque ombre
Ne te courbe pas sous chaque fardeau
Que tes larmes irriguent
Plutôt qu'elles te rongent
Garde toi des mots qui dégradent
Garde toi du feu qui pâlit
Ne laisse pas découdre tes songes
Ni réduire ton regard
Jeunesse entends-moi
Tu ne rêve pas en vain
Andrée Chedid
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Démarche
  
  
  
  
Nul n’a vécu le fond d’une rose
L’espace d’un océan
Ou le lieu de son corps
Nul n’entrevoit l’écart entre la pulpe et l’écorce
Ne démêle l’écheveau de l’ombre et de la fleur

Les nuits martèlent nos clairières
Le jour abreuve nos ravins

Nul chemin n’est plus inverse que le nôtre
Mais nul plus souverain.
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Captifs de l'étrange machine
Qui nous mène de vie à trépas

En quel lieu de ce corps en fonction

De ce sang qui déambule

Se fixe l'être

Bâti d'élans de songes de regards

Qui parle les langues du silence

Qui devance mots et pensées?

Qui prononce notre mort
Qui instaure notre vie

Qui présence ou absence

Dans la mêlée des vallées et des gouffres

Nous prodigue

Cette sarabande de rixes et de roses

Nous assigne

Ce pêle-mêle de discordes et d'harmonies?

Qui

tissant ensemble

tant de corps et tant d'âme

Nous imprègne de passé
Nous génère un avenir?

II

Plus loin que tes membres

Plus haut que ton front

Plus libre que racines

Tu t'émancipes de l'arbre de chair

Vers les récits du monde

Vers l'image inventée

Hors des marques quotidiennes
Où tu vécus fièvres et moissons
Soleils ou mélancolies

Tu t'élances
Une fois de plus
Débauchant l'espérance.

III

L'esprit s'aventure
Tandis qu'en sourdine
Le corps tout à sa trame
Poursuit de secrètes et mortelles visées

Spectateurs ahuris

Nous déchiffrons soudain

Sur nos peaux en nos charpentes

Les croquis de l'âge

Tout ce grené tout ce tracé

Tous ces naufrages

Que nous n'avons pas conduits

Ces mêmes érosions ces mêmes

Qu'aucune chair n'a jamais fuis

Le temps triomphe des temps

Soumis au projet sans failles

De l'impassible métronome

Le corps lentement se déconstruit

Tournant autour du pieu
Où s'embrochent nos destins

Il nous reste la parole
Faite d'argile et de souffles

Il nous reste le chant
Fortifié d'autres chants
Alluvions qui progressent
Vers l'horizon sans appel.
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En danger de mots
  
  
  
  
À quoi servent les mots
Face à celui qui meurt !

Pourtant
Ils apprivoisent l’abîme
Désamorcent les peurs

Ramifient la tendresse
jusqu’au seuil de l’obscur.

À quoi servent les mots
Face à celui qui vit !

Ils brisent ou bien apaisent
Incendient ou délivrent

Ils modèlent nos visages
Saccagent ou donnent ferment.
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Vidéo de Andrée Chedid
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Angèle Vannier 1:22 - Andrée Chedid 2:07 - Juliette Darle 2:51 - Anne Perrier 3:26 - Claire Malroux 4:01 - Anise Koltz 4:26 - Liliane Wouters 5:20 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016
Images d'illustration : Angèle Vannier : https://traversees.files.wordpress.com/2020/11/angele-vannier-biographie-cristel-couverture.jpg Andrée Chedid : https://www.bulledemanou.com/2015/03/andree-chedid.html Juliette Darle : http://academiereneevivien.unblog.fr/salon-litteraire/salon-litteraire-6-juillet-2019/ Anne Perrier : https://www.recoursaupoeme.fr/auteurs/anne-perrier/#iLightbox[aac8e1aa6f5de8aeaab]/0 Claire Malroux : https://twitter.com/ColeHenri/status/717368378826956801/photo/1 Anise Koltz : https://www.luxtimes.lu/en/culture/anise-koltz-wins-top-poetry-prize-602d5ef2de135b92369270dd Liliane Wouters : https://www.lezardes-et-murmures.com/2016/10/testament-liliane-wouters.html
Bande sonore originale : Arthur Vyn
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