Mon idée semblait révolutionnaire : ce ne sont pas les faits qui provoquent en nous tel ou tel sentiment, mais ce dont les jeux de notre psychisme qui génèrent ces faits. [..] L’Histoire aurait sombré dans la léthargie des situations types, si l’homme n’avait pas élaboré une diversion : il se drogue aux sentiments ! Aimer, dominer, pardonner, se châtier, pécher pour défier on ne sait quel dieu, mentir et se mentir, jouer au révolté, au persécuté, à l’amant comblé, au parent qui se sacrifie pour ses enfants, se prendre pour un saint, un repenti, un réprouvé...L’homme est moins attentif au réel qu’à l’effet passionnel de ce jeu.