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Citation de missmolko1


— Ne pleurez plus, madame Morland. Écoutez… Savez-vous ce que j’aime le plus au monde ? Surprise par la tournure étrange que prenait cette conversation, Laura avait séché ses larmes.
— Votre mère ? avait-elle répondu en dégageant de son
visage ses cheveux en désordre.
— Non. La mode !
Laura s’était redressée, oubliant ses ennuis. Voilà qui était très intéressant. Elle devait bien l’admettre : pour une femme qui gagnait confortablement sa vie à écrire sur la mode, elle en savait bien peu sur le sujet. Alors que miss Todd… Elle l’avait regardée fixement. Anne Todd, la quarantaine, exemple de dévouement filial envers une mère malade et désargentée, ne possédait apparemment qu’un tailleur en tweed et une robe noire. Et elle ne quittait High Rising (tel était le nom de ce charmant village) que pour emmener sa mère passer une quinzaine de jours à Bournemouth. Sous le regard inquisiteur de Laura, certaines qualités jusqu’alors ignorées se manifestèrent. Bien qu’elle négligeât souvent la sienne, Laura avait coutume d’observer l’apparence des autres. Miss Todd avait une silhouette plaisante, d’assez jolies mains et des pieds certainement harmonieux dans ses vieilles chaussures de marche. Si ses cheveux n’avaient pas été si manifestement coupés par sa mère, ils auraient pu être beaux. Elle avait aussi de bonnes dents, que Laura lui enviait. En fait, miss Todd n’était pas vilaine quand on prenait la peine de la regarder.
Sous ce regard scrutateur, miss Todd crut bon de se justifier :
— Non que je n’aime pas Maman, déclara-t-elle posément. On s’attache, vous savez… Elle est un peu toquée et elle a le cœur fragile, alors il ne faut pas la contrarier.
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