Il ne me quitte plus des yeux. Mon cœur bat plus vite que d’habitude, mais pourquoi ? Il n’y a pas de raison. Je sens son bras gauche prendre appui sur le sable juste derrière mon dos. Si je me décale juste un tout petit peu, je pourrai m’appuyer contre lui.
M’appuyer contre lui?
Mais qu’est-ce qui me prend? Je ne peux pas faire ça ! Je me redresse et rentre mes genoux dans mes bras pour créer de la distance entre nous. Il enlève son bras tendu derrière moi et imite ma position. Nous ne disons plus un mot pendant un court instant. Je me demande s’il a senti cette proximité entre nous ou si je me fais des films. À quoi il pense, maintenant ? Je me surprends moi-même à me
poser des questions sur lui. Je le regarde sous un angle nouveau
et Mickaël Payet me semble subitement être un personnage bien mystérieux. Comment une personne que l’on supporte depuis des années peut-elle tout à coup devenir si intéressante ? Peut-être que… Peut-être qu’il suffit de pas grand-chose, finalement, juste d’un sourire. Un vrai. Celui qui fait du bien à l’âme.
D’abord planter la graine, et l’arbre grandirait à une vitesse folle. Et puis soudain apparaîtrait un chêne avec une porte dans le tronc, comme celui de Jean-Christophe et Winnie. La trappe
serait un passage qui me mènerait à toi. L’arbre porterait un nom bizarre : Palapapa. On y construirait une cabane pour s’y confier nos secrets. Chaque branche serait un souvenir de nos moments passés ensemble. Palapapa chanterait pour nous quand les feuilles s’envoleraient. À cet instant, mon seul désir est d’avoir un arbre magique avec toi. Tu me manques tellement et je suis là, quelque part, perdue dans une forêt avec Mickaël et un elfe, à chercher un lieu de rencontre qui n’existe pas.
— Tu es l’Élue ! Une humaine dont le cœur fut touché par l’amour, séparé de sa moitié par le destin. Assignée à rétablir l’ordre entre les mondes. Tu représentes notre ultime espoir, Alia Grondin du monde des hommes.
Pendant un moment, nous faisons la planche main dans la main, observant les milliers d'étoiles. On fait le vide, juste un instant, appréciant cette plénitude.