Angie L. Deryckere

TESS









J’observe pour la dernière fois le petit appartement miteux dans lequel je vis depuis quelques mois. Le peu de luxe que j’ai réussi à acquérir après avoir tout perdu dans cet incendie s’envole, lui aussi, sous mes yeux. Cela a été rapide. Peut-être un peu trop.

Ma vie a basculé tout aussi précipitamment. Pourtant, trois mois plus tôt, je pensais avoir tout pour réussir. J’étais sur la bonne voie. Malheureusement, mon destin en a voulu autrement, brisant par les flammes mon rêve de faire prospérer mon école de danse.

Évidemment, je ne me plains pas. J’aurais pu y rester, brûlée vive dans mon établissement à peine ouvert et où les inscriptions commençaient à s’empiler. Si Cass, ma meilleure amie, ne m’avait pas tirée de ma stupeur face au brasier qui emportait toutes mes économies, toute ma raison de vivre, je ne serais plus là aujourd’hui.

Encore une fois, il va falloir relever la tête et remonter les manches pour survivre à tous les mélodrames qui bercent mon existence depuis toujours.

Cependant, j’aurais apprécié un temps de répit pour me remettre totalement de cette perte avant d’en assumer une autre à mes dépens.