AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Osmanthe


La femme ignorait le plaisir des sens et dans cette ignorance, j'avais découvert ma patrie. Ce vide jamais comblé ne fût-ce que d'une ombre, purifiait toujours mon coeur. Je pouvais en toute quiétude succomber à la tentation de mon propre désir ; parce que rien, absolument rien ne lui répondait. Au coeur de cette virginale solitude, les jambes, les bras, les hanches de la femme m'apparaissaient parés d'une beauté plus grande encore.
J'avais compris que même le désir sensuel pouvait être solitude ; nul ne m'était désormais besoin de rechercher le bonheur. Il me suffisait simplement de rechercher le malheur.
Je m'étais depuis toujours défié du bonheur, désespérant de le voir si petit, sans pouvoir cependant lutter contre ma nostalgie. J'avais le sentiment d'être enfin parvenu à rompre les amarres qui m'y rattachaient.
C'était ça : je devais dès le départ rechercher le malheur et la souffrance, et ne plus rêver de bonheur ; le pouvoir d'apaiser réellement les coeurs ne lui appartenait pas. Il ne fallait pas, à aucun moment, aspirer au bonheur ; puisque l'âme humaine était vouée à une solitude éternelle. Cet acte de foi s'affirmait avec toujours plus de force dans mon esprit.

Extrait du récit "Je voudrais étreindre la mer"
Commenter  J’apprécie          130





Ont apprécié cette citation (13)voir plus




{* *}