CONFESSION TÉMÉRAIRE…
Extrait 2
Je m’active, je m’agite, je me démène et me cache derrière
des sentiments sublimes. Mais la vérité, c’est que je ne suis rien.
Je n’existe pas. Je n’ai aucune consistance. Je ne suis que le centre
d’un mouvement, un centre vital sans loi, sans morale, sans éduca-
tion, capable seulement de mystifier. Même si je mourais de dou-
leur, ce serait une mystification. En moi, rien n’est vrai, rien ne part
d’un sentiment profond, tout provient d’un désir obscur, contrai-
gnant, impérieux de mouvement. À chacun son mouvement, et si,
pour y parvenir, il faut que j’aie des sentiments, j’en ai, j’ai les sen-
timents qui sont nécessaires, et si, pour imprimer ce mouvement,
je devais mourir, je mourrais, j’irais jusqu’à mourir de douleur.