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Citation de Eppupuce


Boum ! Je lui rentre dedans. Comme si on m’avait poussée par-derrière. Mais il ne bouge pas d’un poil. Il se contente de me prendre les épaules et attend. Peut-être attend-il que je retrouve mon équilibre. Ou que je reprenne ma dignité. J’espère qu’il a toute la journée.
J’entends des gens passer sur la promenade en bois et je les imagine en train de nous dévisager. Au mieux, ils pensent que je connais ce garçon, qu’on se fait une accolade. Au pire, ils m’ont vue tituber comme un morse éméché et entrer en collision avec ce parfait étranger, parce que je regardais la plage à la recherche d’un endroit pour poser tout notre attirail. Dans tous les cas, lui sait ce qui est arrivé. Il sait pourquoi ma joue est plaquée contre son torse nu. J’anticipe déjà l’humiliation totale qui m’attend quand je finirai par lever les yeux.
Les options défilent dans ma tête. Comme dans un folioscope.
Première option : m’enfuir aussi vite que mes gougounes à un dollar me le permettront. Le hic, c’est que mon dilemme actuel vient en partie du fait d’avoir trébuché dans mes sandales. En fait, l’une d’elles manque à l’appel, probablement prisonnière entre deux planches. Je parie que Cendrillon, elle, ne s’était pas sentie aussi idiote, mais voilà, elle n’était pas aussi maladroite qu’un morse aviné.
Deuxième option : simuler l’évanouissement. Devenir molle et tout. Baver, même. Mais je sais que ça ne marchera pas : mes yeux palpitent trop, et puis une personne inconsciente ne rougit pas.
Troisième option : prier pour qu’un éclair me foudroie. Un coup de foudre mortel, dont on pressent l’imminence à cause de l’électricité dans l’air et de la peau qui se hérisse ; du moins, selon les manuels de science. Il pourrait nous tuer tous les deux, mais sincèrement, il aurait dû prendre garde à moi, quand il a vu que je ne regardais pas du tout.
Pendant une fraction de seconde, je crois que mes vœux sont exaucés, car je suis parcourue de picotements. Puis je me rends compte que cela vient de mes épaules. De ses mains.
Dernière option : pour l’amour du ciel, décoller ma joue de sa poitrine et m’excuser pour cette agression accidentelle. Puis m’éloigner en clopinant sur mon unique sandale avant de défaillir. Avec ma chance, la foudre se contenterait de m’estropier, et il se sentirait obligé de me transporter quelque part de toute façon. Donc, je dois agir maintenant.
Je me détache doucement et lève les yeux. Mes joues en feu n’ont rien à voir avec les 31 degrés moites du soleil de Floride et tout à voir avec le fait que je viens de trébucher sur le gars le plus séduisant de la planète. Fantastiflippant.
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