Si tu aimes et défends nos amis les animaux ▶️ Nos chères bêtes, livre d'histoires d'animaux d'Annajo Janisz
Au-delà des regards agités
Surplombant les visages serrés
Au-dessus des nuques crispées
Le ciel allume ses diamants.
Qui les contemple ?
"Tandis que notre voilier glisse au large, ne réduisant Gerald et Tobacco Caye qu’à un point parmi d’autres, ses éclats de rire, accrochés aux voiles, claquent toujours dans le vent. Gerald et sa vigueur fière du don d’être sans la furieuse impatience d’avoir. Le radieux ne se vit-il pas plutôt qu’il ne s’attrape ? Le voyage nous rend à nous-mêmes dans son exacte nudité."
Les mocassins bien cirés ont tendance à me voler dans les plumes. Et pourtant, moi, à les voir s’activer ainsi, ces fourmis ridicules qui se hâtent, piétinent, halètent et traînent leur visage barricadé dans le métro ou le train, je ne peux que les aimer. Pourquoi brûlent-ils le pavé ? Pour aller « travailler ». Ils se croient fute fute, à courir après leurs bouts de papier. Ce travail les rend chèvres mais ça sert à quoi s’ils peuvent même pas le bouffer, ce papier ?
Qu’adviendrait-il si, au lieu de rester au milieu du chemin que tu désirais mais que tu ne voyais encore point, tu t’écartais avec respect en lâchant tout ce que tu t’imaginais ? Que tu laissais la porte ouverte à la nouveauté ? Que tu respirais, l’espace d’un instant sacré, la fraîcheur du chemin tout neuf qui vient juste de se tracer sans que personne n’ait rien demandé ? Se pourrait-il que ce chemin venu de nulle part, venu tout droit d’un bienheureux hasard, soit le plus ajusté ?
Qu'est-ce que notre vie sinon quelques inspirations et expirations dans la respiration intemporelle de l'Univers ?
Ne nous noyons pas dans nos larmes mais rayonnons par notre compassion. Ne nous laissons pas aspirer par nos peurs mais innovons par nos aspirations.
Semons les graines du changement.
Ouvrons nos ailes.
Transmettons.
Motivons.
Ici et Maintenant.
Je me rappelle très bien quand il a, pour la première fois, posé les yeux sur moi. J’étais pas plus gros qu’un chaton à l’époque ! Bon, je vais vous avouer un truc : je n’suis pas « pure race », comme ils disent. C’est peut-être pour ça que la maîtresse de ma maman elle nous a déposés, moi et mes sœurs, dans une très grosse boîte qui puait la friture, les vêtements sales, et beaucoup de choses très grasses (j’ai su plus tard qu’on appelait ce truc « poubelle »). Bon, j’étais pas tout seul. On était cinq là-dedans. Alors, comme on voulait sortir de c’te grosse boîte qui puait les chaussettes sales, on a commencé à japper. Et c’est comme ça que Roger nous a récupérés.
C’est une chambre bouillante qui accueille deux corps tout aussi bouillants. C’est une demi-pénombre qui appelle aux soupirs. Aussi près l’un de l’autre, nos mains reliées, nous respirons le désir qui ruisselle de chacun de nos pores. Instant délicieux où rien n’est accompli et où tout peut encore se passer. Une demi-seconde de flottement : le lit est proche, il fait de plus en plus chaud. Mani roule mes pommettes sous ses doigts, plante son regard vert dans mon regard bleu. Une ultime demi-seconde où Mani hume mon émotion… puis l’imminence, l’évidence d’un moment intense qui, toujours, se termine trop vite.
Une autre chose déroute celui qui arrive pour la première fois en Thaïlande : les spectacles de Lady Boys. Des spectacles avec des femmes plus vraies que nature. Sauf que les femmes, ici, sont des hommes. Qui n’ont de « masculin » que le sexe avec lequel ils sont nés et dont ils ne savent que faire. Plusieurs potes d’Yan se sont déjà fait avoir : les ramenant dans leur chambre d’hôtel, ils tombaient sur une « grosse » surprise quand venait l’heure de déballer les cadeaux !
Mais au final, la véritable liberté, c’est quoi ? Est-ce la possibilité de faire ce que l’on veut, comme on le veut, quand on le veut ? Est-ce la liberté de gagner la nôtre en bafouant celle de l’autre ? Ou n’est-ce pas, tout simplement, un état d’esprit, une manière d’être, de vivre en harmonie avec nous-même et en harmonie avec les autres ?
Je lui raconte la véritable raison de mon voyage en Asie du Sud-Est. S’il est vrai que je médite depuis quelque temps, c’est une méditation que j’avais apprise dans un centre à Paris, d’une branche du bouddhisme tibétain, à une sauce un peu trop occidentale à mon goût. Je suis toujours en recherche d’une technique de méditation plus aux sources du bouddhisme. C’est d’ailleurs l’objectif premier du choix de ma destination de voyage : faire une retraite de méditation en Birmanie.