C’était facile de prendre un bout de pain azyme, fin et friable comme il l’était ; quant à préférer les fruits aux légumes, ça s’expliquait évidemment par la guerre : quand enfin on le pouvait, on se jetait sur la nourriture dont on avait été privé pendant des années.
Lui-même avait vécu toute sa vie sans pouvoir savourer quoi que ce soit, ni le salé ni le sucré : il fallait se remplir le ventre le plus vite possible avec ce qu’Anna posait sur la table avant de se retirer et se réfugier dans le fauteuil du salon.