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Citation de Aproposdelivres


Son regard s’attarde sur le dos de l’homme qui se dirige vers les enclos et elle entend les aboiements des trente-deux chiens de traîneau se propager à la vitesse d’un feu de brousse. Dès que l’un d’eux aperçoit le maître, il se met à aboyer et entraîne tous les autres. Elle n’en revient pas que certains chiens soient capables de faire la différence entre différents types d’aboiement. Parfois, alors que la meute se repose à l’ombre, il suffit d’un chien, s’imaginant avoir repéré quelque chose à l’orée du bois, donne de la voix pour qu’aussitôt cinq ou six chiens – les plus jeunes et les plus craintifs – se lèvent et fassent un boucan d’enfer, la tête tournée en direction de la forêt, le poil dressé, prêts à affronter un danger invisible et s’excitant entre eux, dans un mouvement allant crescendo, avant d’admettre qu’ils se sont trompés et, penauds, de s’allonger à nouveau en formant un gros tas de fourrures. Pendant tout ce cirque, les chiens plus âgés se sont contentés de cligner des yeux d’un air agacé, car au premier aboiement, ils avaient compris qu’il s’agissait d’une fausse alerte, bref, un moyen un peu hystérique de passer le temps. Eux aimeraient seulement faire leur sieste en paix.
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