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EAN : 9782264055446
288 pages
10-18 (02/10/2014)
3.05/5   133 notes
Résumé :
Dans un chalet isolé, perdu dans les montagnes norvégiennes, vit un homme rustre et sauvage, entouré de ses chiens.

On ne sait ni comment ni pourquoi "elle" est arrivée là, une jeune femme délicate sans nom ni passé.

De ce roman érotique se dégage une atmosphère à la fois poétique et singulière.

Entre soumission acceptée, animosité ambiguë et jeux sensuels, le rapport de force homme-femme s'installe progressivement, magni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,05

sur 133 notes
Roman de grand froid, froid de l'hiver norvégien, et de chaleur, chaleur animale, chaleur sexuelle, il manque la chaleur du coeur dont l'héroïne est en quête.

Les deux principaux protagonistes n'ont pas de nom, donc il et elle. Ce choix de l'indéfini par Anne Birkefeldt Ragde est tout à fait approprié à la relation qui les lie, corvées de travail auprès des chiens de traîneaux, corvées de bois, de feu, déchaînement sexuel sans amour.

Un seul personnage est nommé, Toivo, un homme qui infiltre peu à peu le duo des deux autres, démontrant une humanité qui manque vraiment à l'autre homme.

Et puis, l'ensemble se situe dans le cadre majestueux de la nature hivernale, des vallées et des montagnes, avec la faim des espèces sauvages qui les poussent vers les lieux habités.

Beaucoup de détails sont donnés sur les chiens, leurs moeurs, leur sauvagerie devant le sang, mais aussi sur la chasse, celle du renne, mais surtout la poursuite du glouton par la femme, animal qu'elle doit absolument détruire en raison du danger qu'il représente pour les chiens.

Cet épisode de chasse de la femme, comme tout ce temps qu'elle vit dans la solitude en l'absence de l'homme parti pour une course de chiens de traîneaux, m'a paru être le clou du roman et même une sorte de libération pour elle par les ressources et la puissance qu'elle trouve en elle pour tendre vers un objectif, tuer le glouton et, peut-être ainsi, devenir capable d'affirmer sa domination au retour de l'homme.

C'est donc un beau roman de vie, de mort, de sang, de sexe, le tout magnifié par la sauvagerie de la nature avec une fin ouverte qui peut donner envie au lecteur d'imaginer la suite.
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Une ferme isolée, dans le Grand Nord norvégien. Un homme et ses chiens de traîneaux…Elle est arrivée là par hasard, il l'a ramassée sur le bord de la route. Depuis, elle l'aide avec les chiens, travaille dur. Entre eux, peu de mots, pas d'amour, pas de tendresse. du sexe, rude, sauvage, violent. Il décide de tout, elle obéit, se soumet, volontairement, à ses ordres, à son désir. Mais le jour où il la laisse seule pour participer à une course, elle trouve en elle une force inattendue. Nourrir les chiens, les protéger, chasser les gloutons qui les menacent…elle est capable de tout et peut se libérer de l'ascendant qu'il exerçait sur elle.

Le froid, la glace, des températures polaires et pour se réchauffer, la fourrure et l'haleine des chiens, et les corps à corps torrides des deux protagonistes. C'est un roman étrange, dérangeant, troublant, un jeu de pouvoir, de domination dans une ambiance rustique, dépouillée, primaire. Nulle place pour les sentiments ou une quelconque romance. C'est cru et violent. Un registre différent pour Anne B. Ragde qui propose, pourquoi pas, un roman érotique fait de sang, de sperme et de larmes avec un héros tout d'une pièce, frustre, primitif et une héroïne ambigüe, une femme de glace sous une apparente fragilité.
L'auteure ne fait pas dans la dentelle et certaines scènes sont d'une grande violence. A réserver à ceux qui ont le coeur bien accroché.
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Imaginez un décor : celui du Grand Nord. Deux personnages : "Lui", éleveur de huskies et musher ; "Elle", venue dont ne sait où et très probablement cueillie au bord de la route par "Lui". Entre eux : le sexe et la coopération au quotidien dans les soins donnés aux chiens de traîneau, jusqu'au jour où la préparation d'une course va changer la donne...
Mise ainsi à plat, la trame de cette histoire paraît ténue. Pourtant ce roman m'a impressionnée et interpellée par les questionnements qu'il suscite.
Entendons-nous bien : rien à voir avec un roman de trappeurs. Ici la nature est tout sauf généreuse et majestueuse. Si elle est belle, il faut tout de même s'en méfier, s'en protéger et très souvent la combattre pied à pied, si l'on ne veut pas finir sous les dents d'un loup ou pétrifié en statue de glace !
L'homme n'est pas non plus celui qui domine les grands espaces et le monde animal. Ce qui se déploie tout au long du roman est plutôt le troublant mimétisme des comportemens animaux et humains. Moteur de la vie, la nourriture acquiert une importance vitale chez les uns et chez les autres et l'auteur souligne le parallélisme à plusieurs reprises. Mais la nourriture n'est pas le seul point de convergence hommes/animaux. Bien plus dérangeante est l'évocation de la puissance et de la violence du désir sexuel chez les deux. Et le parallélisme des scènes d'accouplement en début de roman entre Togo et Lady, les deux huskies et "Lui" et "Elle" en est un bel exemple.
Le sexe va même devenir pour "Lui" un instrument de pouvoir dont il va user sans vergogne, car dans ce monde de conditions de vie extrêmes, toute forme d'organisation sociale répond à une hiérarchie très prégnante dans laquelle s'instaure un rapport dominant/dominé.
Cet univers rude, violent laisse pourtant une petite place à l'affectif mais c'est souvent sur le mode du transfert. "Elle" va se prendre d'une affection toute maternelle pour les chiots qui sont nés pendant que "Lui" prodiguera à Varg, le chef de meute, les caresses qu'elle attend vainement.
Le talent d'Anna Radge réside également dans le fait d'avoir fait de son héroïne un personnage ambigu et complexe : accro au sexe mais éperduement demandeuse de tendresse et de caresses. Soumise à "Lui" jusque dans ses moindres désirs mais en quête d'une autonomie qu'elle finira par conquérir à la fin du roman. A quel prix ! Tous ses états d'âme, toutes ses émotions, nous pouvons les suivre pas à pas, tant la plume de l'auteur sait glisser avec souplesse du monde extérieur au monde intérieur.
D'ailleurs, ce qui, à mes yeux, rend le roman si impressionnant c'est la qualité de l'écriture. Qu'il s'agisse de l'hyperréalisme de certaines scènes de dépeçage, de l'évocation d'une violente sensualité de toutes les scènes d'accouplement ou de l'extraordinaire puissance évocatrice des deux scènes de chasse au glouton son phrasé fait mouche et nous tient en haleine par la précision ou la crudité du lexique et par l'adaptation du rythme de la phrase à celui de la scène décrite.
Fragilié du vernis civilisationnel dans des conditions extrêmes de vie, relations hommes/animaux dans un contexte bien différent comme celui du monde où nous vivons, tels sont les questionnements qui me viennent à l'esprit après la lecture de ce roman.
Un roman qui ne peut en tout cas laisser indifférent.
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Bienvenue dans le monde glacial, rustre chez Anne B. RAGDE ....
Dépaysement garanti ! Animaux semi-sauvages, êtres rustres, deux univers à priori parallèles, quoique malgré l'axiome des droites qui ne peuvent se rejoindre , ici leurs lignes de vie semblent converger vers le même horizon !!?
j'ai trouvé que cette citation trouvée dans le roman résume très bien l'ambiance :
"Est-ce que c'est ça, la réalité ? La réalité qui a existé, existe et existera toujours ? Une histoire de faim et de mort. de mort et de viande. de viande et de nourriture. de nourriture et d'énergie. D'énergie et de sexe. de sexe, de sperme, de chiots et de lait."
bonne lecture et rassurez vous d'autres romans de Anne B. RAGDE vous attendent !!!
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Un homme, une femme.
Une ferme isolée dans la forêt.
Un épisode charnel entre ces deux individualités bien trempées...
Des conditions extrêmes, la température ne cesse de baisser au fil du récit pour atteindre un froid polaire.
La chaleur de la cuisinière, de la fourrure givrée des huskies, des corps qui s'entrechoquent suffira-t-elle à faire fondre la glace?
Une histoire de vie, ou de survie selon l'angle où l'on se place.
Qui sera le plus fort? Lequel aura le dessus?
Elle, la fiancée des neiges ou lui, l'homme des bois...
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Elle écoute les paroles qui disent qu'il y aura un jour glacé en enfer avant que l'homme ne revienne vers elle. En fredonnant le texte, elle danse, tourne sur elle-même. Regarde encore par la fenêtre. Des loups...Il a dit qu'il pouvait y avoir des loups. Des rennes et des ...Qu'ils viennent, elle leur fera la peau, elle leur tirera dessus à bout portant, elle en fera de la chair à pâté. Le seul problème, ce sera de sortir la vieille cuisinière de la remise... Bof, elle n'aura qu'a s'aider du scooter et tourner les manettes à fond. Mais d'abord il faut abattre la bête... le ... renne. Ah, le pistolet est là. Et la boîte et les cartouches...Ou, est-ce qu'on appelle ça des balles?
Elle enlève le chargeur, le soupèse dans la paume. Constate qu'il est rempli, chargé à ras bord de mort, de folie meurtrière. Bien sûr qu'elle saurait s'en servir, elle lui a raconté n'importe quoi quand elle lui a dit qu'elle n'aimait pas les armes. Evidemment qu'elle aime les armes, elle les adore même! Tirer sur tout ce qui bouge, c'est jouissif. Ca donne un sentiment de puissance bien supérieur au fait d'avoir de gros biceps. Oui, avec une arme à la main, les hommes et les femmes sont pour une fois logés à la même enseigne. La balle a le même calibre et la même force explosive, que ce soit l'index d'un enfoiré ou celui d'une idiote sans cervelle qui appuie sur la détente.
Elle remet le chargeur en place et arme. Clic. Soupèse le pistolet.
En pointant le canon en l'air, elle retourne à la cuisine et vide un nouveau verre d'un trait ainsi que la bouteille de bière. Ensuite elle sort sur le perron pour regarder le ciel. Elle entend derrière elle les rythmes assourdissants d'une autre musique. Elle ferme un oeil et vise. Elle doit être aligné avec le cran de mire, avait-il dit. C'est le cas.
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La nuit est tombée. L'obscurité s' est glissée hors de la forêt et efface tous les contours. La lune orangée qui s'élève au dessus de la cime des arbres répand une faible carté. Seule la lampe extérieure éclaire sa silhouette près de la cuisinière. Il prend un chiffon et l'enroule autour d'un fémur. Puis il touille la préparation, et de grosses volutes de fumée montent avant de se dissiper dans la pénombre. Cette vue la fait frissonner: l'homme penché sur l'animal en train de bouillir, la lune, la nuit qui l'enveloppe dans un rayon de lumière, la vapeur qui s'échappe...
J'ai besoin d'une bière, pense-t-elle. Est-ce que c'est ça, la réalité? La réalité qui a existé, existe et existera toujours? Une histoire de faim et de mort. De mort et de viande. De viande et de nourriture. De nourriture et d'énergie. D'énergie et de sexe. De sexe, de sperme, de chiots et de lait. Des viscères qui cuisent dans une maison en pleine forêt. C'aurait pu être un feu en dessous, la marmite aurait pu être un chaudron suspendu à une grosse branche et dont les flammes lécheraient le fond. Ensuite, les hommes seraient restés assis autour du feu, des morceaux de viande brûlante dans les poings, à les déchiqueter et à montrer les dents. Derrière eux, couchés sur le sol en signe de soumission, les chiens auraient attendu dans l'ombre qu'on leur jette des miettes, un os rongé. Ces bêtes auraient aboyé et se seraient disputé sans merci le moindre bout d'os, tandis qu'eux-mêmes n'auraient pas même daigné se retourner, trop occupés à se choisir les meilleurs morceaux, les plus gras. Et une fois rassasiés, ils se seraient laissés tomber en arrière, auraient roté et cherché le contact d'un autre corps. Le ventre rempli, ils auraient satisfait d'autres besoins...
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Elle a débarqué dans un endroit si boueux que ses chaussures de ville ne lui sont plus d’aucune utilité et qu’elle a dû enfiler une paire de gros sabots, un endroit où elle ne peut plus porter ses vêtements noirs d’avant. C’est pourquoi il lui a acheté une combinaison de travail rouge à manches longues, un modèle bon marché. Elle n’est jamais venue dans un endroit comme celui-ci, n’a jamais connu un homme comme lui, n’aurait jamais cru qu’elle serait capable de coucher avec quelqu’un aux mains si crasseuses et au jean si crotté, un homme taciturne qui n’ouvre la bouche que pour parler de ses chiens.
Elle déplace le dernier sac de croquettes et le range à côté des autres. Voilà. Maintenant, le passage est dégagé.
- C’est pas à toi de traîner ces gros sacs, lui dit-il dans son dos.
Elle ferme les yeux.
Prends-moi par derrière, là, tout de suite, enlève ce que j’ai sur le dos et […]
- Mais j’y arrive très bien, proteste-t-elle en se redressant.
Il croise son regard.
- Ce genre de corvée, c’est moi qui m’en charge. Qu’est-ce-que t’as ? Tu chiales ?
- Non, pourquoi ça ?
- T’as les yeux qui brillent.
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Au moment de retourner vers la maison, elle lève les yeux au-dessus de la cime des arbres. D'ici, on n'aperçoit aucun nuage. Rien que le ciel livide et quelques grands oiseaux aux ailes longues et effilochées qui tournoient, très haut, en décrivant une lente spirale pour descendre vers le sol. Ils lui font soudain penser à des vautours
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Soudain elle lit dans ses yeux la peur. La peur panique qu'elle installe chez lui. Elle sent qu'elle se décompose, qu'elle meurt sur place. L'espace de plusieurs secondes, elle ne peut que prendre acte de ces sensations-là, sans un mot. Juste être à l'écoute de son corps qui plonge en lui-même et lui décoche des coups sourds en laissant dans son sillage un chagrin irrépressible, un chagrin qui la submerge de la tête aux pieds.
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Vidéo de Anne B. Ragde
Retrouvez vos "Live Books" du neuvième numéro de Gérard Part En Live ici :
Une brève histoire du temps : du Big Bang aux trous noirs de Stephen Hawking aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/31019-sciences-une-breve-histoire-du-temps.html
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Ragdoll de Daniel Cole et Natalie Beunat aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/104626-article_recherche-ragdoll.html
Les Chasseurs de gargouilles de John Freeman Gill et Anne-Sylvie Homassel aux éditions Belfond https://www.lagriffenoire.com/108123-divers-litterature-les-chasseurs-de-gargouilles.html
Filles de la mer de Mary Lynn Bracht et Sarah Tardy aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/105443-divers-litterature-filles-de-la-mer.html
Sophie de Habsbourg de Jean-Paul Bled aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/104945-encyclopedie-sophie-de-habsbourg---l-impera.html
Le Bruit du silence de Léa Wiazemsky aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/108541-article_recherche-le-bruit-du-silence.html
Dans l'équipe de Staline de Sheila Fitzpatrick aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/106913-encyclopedie-dans-l-equipe-de-staline.html
L'Espoir des Neshov (4) de Anne B. Ragde et Hélène Hervieu aux éditions 10-18 https://www.lagriffenoire.com/108548-article_recherche-l-epoir-des-neshov.html
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Gérard Collard - Jean-Edgar Casel
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