Il arrive que nous soyons là tous les deux, la petite occupée à travailler sur la table de la grande salle, son matériel étalé devant elle, moi plus ou moins allongé dans ma méridienne avec un livre. Le plus souvent je finis par piquer du nez sur ma lecture et elle se lève alors sans bruit, quitte la pièce, s'en va musarder dans le jardin. Sitôt qu'elle s'éloigne, je me réveille comme si son absence modifiait de manière sensible la densité, la qualité de l'air qui m'entoure: du fond de mon sommeil, je sais qu'elle n'est plus près de moi.