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Citation de DavidG75


On ne cesse jamais de se soucier de l’image que l’on offre aux autres. Comment me voit-elle, la petite mignonne ? Comment me voient-ils, les chauffeurs du bus, que voient-ils ?

Un vieux bonhomme si seul, si désaffecté qu’il n’a pas d’autre ressource que de s’asseoir là, sur le banc de l’abribus, et d’attendre celui où celle qui viendra pour faire un brin de causette.

Ils s’en remettent à leurs yeux, ils emportent la vision d’une enveloppe usée, d’un corps qui s’appuie sur une canne pour avancer, ils s’en contentent, ils ne cherchent pas au-delà. Ils se fient à ce qu’ils voient, ils ignorent qu’au-dedans le cœur continue de trépigner dans sa petite cage, qu’il refuse de se laisser museler, qu’il mène sa sarabande et n’accorde jamais de repos.

Ils sont jeunes, pas de blâme, ils ne peuvent imaginer que le cœur ne vieillit pas, qu’il exige toujours, s’embrase toujours.

Dès lors que les autres nous voient vieux, nous classent dans la catégorie des vieux, nous sommes des damnés, nous basculons en enfer. Le moindre mal serait que l’enfer nous attende après la mort, mais non, le gouffre maudit s’ouvre sous nos pas dans la réalité des jours présents et nous en parcourons les dédales avec ce coeur qui ne vieillit pas, qui ne renonce pas.
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