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Citation de Woland


.. Les cathares, chrétiens dualistes, croyaient en effet à deux créations émanant de deux principes, selon la logique dont on a senti l'amorce dès le prologue du Livre des Deux Principes : un bon arbre ne pouvant porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre de bons fruits, il s'ensuivait logiquement que le monde visible, soumis à la corruption, à la mort et au mal, ne pouvait être la création du Dieu d'amour enseigné par le Christ : "Mon royaume n'est pas de ce monde ..." (Jo, 18,36).

Pénétrés de cette logique forte, elle-même admirablement soutenue et fondée dans le Nouveau Testament, les prédicateurs cathares et les lettrés, auteurs de leurs textes théoriques, ne cherchèrent jamais à ménager l'Eglise romaine, ni à composer avec elle. Elle était la fausse Eglise, suscitée par le faux Dieu de ce monde, pour détourner le message du Christ. Ils s'exprimaient en héritiers directs des apôtres.

"Vers l'heure des vêpres, quand nous fûmes rentrés des vignes et que nous eûmes bu, nous nous mîmes près du feu et l'hérétique commença à prêcher. Il dit ... que nul ne pouvait être sauvé à moins d'avoir été reçu dans leur secte et dans leur foi ; que la foi suivie dans l'Eglise romaine ne valait rien, mais celle-là seulement qu'ils suivaient, eux, parce qu'eux seuls, à ce qu'il disait, suivaient la voie de Jésus Christ ..."

Ce petit récit est dû à Guilhem Escaunier, d'Ax (les Thermes), déposant au début du XIVème siècle devant l'inquisiteur Jacques Fournier, évêque de Pamiers. D'où l'emploi de termes comme "l'hérétique", "leur secte", "à ce qu'il disait", derrière lequel le déposant protège son orthodoxie mise en question, mais qui n'enlèvent rien au fond du témoignage.
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