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4/5 (sur 2 notes)

Biographie :

Docteure en histoire, elle a publié une thèse intitulée « Pour une histoire de l'intime. Sexualités et sentiments amoureux en France de 1920 à 1975 ».

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Bibliographie de Anne-Claire Rebreyend   (2)Voir plus

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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
« Je me suis longtemps demandé comment connaître la signification du truc sans commettre de pêché. Et par la suite, comment le truc entrait-il dans le sentiment d’amour ? Était-il l’amour à lui tout seul ? Comment les grands se servaient-ils de leur truc ? Un peu ? Souvent ? Où donc ? Comment on manoeuvrait ? Un jour, on se trouve avec le truc qui pointe vers la poignée de la commode, gros, comme un manche de marteau. Comme un imbécile. […] Pas de notice. Puis, le truc redevient comme une cheville de meuble et il n’y a pas plus d’explication […] C’est comme une attaque. De sexe. On sait pas si c’est la chaleur, la nourriture ou quoi. Comme un pet. Sauf que ce n’est pas un pet. On s’est senti comme un borgne, ou avec six doigts, ou trois genoux, pendant un moment assez long. »

Martin, qui « essaie de restituer les émotions et les doutes de sa jeunesse dans les années 1940 »
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Les archives autobiographique entraînent une double approche de l’histoire de l’intime : elles apportent, d’une part, des éléments sur l’évolution des représentations et des pratiques amoureuses et sexuelles et elles donnent l’occasion, d’autre part, d’identifier les façons d’écrire et de dire l’intime.
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Une boulangère de 20 ans est enceinte de Robert en 1939. Il n’est âgé que de 16 ans mais est sincèrement amoureux et lui propose le mariage. Bien qu’il soit assez courant dans les milieux populaires du Nord, de l’Est et du Bassin parisien de « réparer la faute » en ce mariant, cette boulangère de Bugey n’a pas le courage d’affronter les commérages du village. Elle part se faire avorter chez sa sœur dans une commune voisine. Comme pour la majorité des femmes à partir de 1920, elle opte pour l’injection d’un produit abortif (de l’eau de javel) plutôt que pour l’aiguille à tricoter ou l’herboristerie. Mais l’opération tourne mal et la jeune femme meurt dans les bras de son amant. Le médecin prévenu pour l’autopsie feint de ne pas comprendre qu’il y a eu tentative d’avortement. Il demande quels ont été les aliments ingérés, annonce que la défunte était enceinte de quatre mois et diagnostique un décès par embolie. Les risques d’embolie, de perforation, d’hémorragie et de septicémie liés à l’absorption d’abortifs sont élevés. Pour les années 1930, 20 000 à 60 000 décès par an.
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La période de Vichy représente un moment paroxystique de l’immersion de l’État dans la vie privée […] Les lois de Vichy prétendent contrôler la sexualité des Français et des Françaises. Elles assimilent la maternité à un devoir national […] La procédure de divorce est rendu plus complexe en 1941. […] L’avortement, dont la répression a déjà été accrue par les lois de 1920, 1923 et 1939, devient un crime contre la sûreté de l’État en1942. […] La loi de 1942 élève l’âge de la majorité homosexuelle à 21 ans, au lieu de 13 ans pour la majorité hétérosexuelle. Il s’agit de réprimer les comportements sexuels en norme, c’est-à-dire non conceptuels et nous conjugaux. Vichy oppose la mère foyer fidèle aux « femmes de mauvaise vie », de Marie-Louise Giraud, guillotiné en 243, constitue l’archétype.
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[Maurice] désire à 25 ans, devenir pleinement « homme » […] Par l’entremise d’une maison de prostitué(e)s, Maurice obtient, à la fin de l’année, 1965, l’adresse d’un médecin endocrinologue, qui lui prescrit un traitement à base d’hormones. […] En cinq semaines, il est métamorphosé. Une barbe drue pousse sur son menton, des poils recouvrent son torse, ses jambes, ses bras et ses parties génitales. […] Vivant très mal sa transformation physique, Maurice, mange à outrance, grossit énormément, et sombre dans la dépression. […] Avec le recul, Maurice, juge sévèrement sa décision de se « masculiniser », car il a fait « le choix de rechercher à tout prix l’estime de l’autre mépris de la sienne propre ».
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Le verbe flirter, en concurrence, depuis les années 1960, avec la métonymie « sortir avec » est remplacé dans la décennie suivante [1970] par le verbe « draguer ». À la différence de flirter, draguer n’impose pas a priori des limites à ne pas dépasser.
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Ceux qui relatent leur vie sexuelle hors mariage sont soucieux de décrire leurs découvertes. Mais ce sont plutôt les hommes qui énumèrent leurs pratiques, affichent leurs désirs et leurs plaisirs. Les femmes évoquent le plaisir d’un coït vaginal, mais ne se risquent pas, même restrospectivement, à citer d’autres pratiques. Cela révèle les tabous qui pèsent encore sur la sexualité orale et anale entre 1944 et 1965 : une femme célibataire peut noter à la rigueur qu’elle a été pénétrée (car cela rappelle la norme conjugale), mais pas qu’elle a été l’objet/le sujet de caresses buccales, génitales, anales, ou de pénétration anale, qui sont des actes purement érotiques.
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En 1936, une gille de ferme de 17 ans le sollicite afin qu’il lui administre une fessée :
« Subjugué par tant d’autorité, je m’exécutais d’abord timidement et très légèrement, je me mis à claquer sur les fesses de la demoiselle qui était dénudée. J’avais peur de lui faire mal ; mais, troussant sa jupe encore plus haute : « tape, mais tape plus fort, espèce d’imbécile » alors tout échauffé par son injure, je me mus à genoux pour être plus à sa portée et je frappai ! je frappai comme un sourd en mettant toute ma force décuplée par la hargne d’avoir été traité d’imbécile par cette sale pimbêche. […] ça s’appelait, je l’appris plus tard, du masochisme. »
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La visibilité lesbienne est réelle dans le Paris des années 1920, où la mode de la garçonne séduit nombre de femmes, et parmi elles des homosexuelles ou bisexuelles qui en font un signe de reconnaissance. Dans les années 1930, et surtout dans les années 1940, le climat se durcit, imposant plus de discrétion à ces femmes dont le comportement ne correspond pas aux normes de la conjugalité et de la maternité. Si l’on connaît bien la vie et les amours de lesbiennes célèbres à Paris, comme Nathalie Clifford Barney, Sylvia Beach, Gertrude Stein, Alice B. Toklas ou Colette, il est plus difficile de retrouver les désirs et les plaisirs de femmes anonymes.
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Certes, l’amour est le grand sentiment mis en avant au XXe siècle de sorte que les individus des années 1920, comme ceux des années 1970, croient en l’Amour, au « grand amour ». Mais à bien y regarder, plusieurs modèles d’amour se mettent en place et finissent par se concurrencer au XXe siècle : l’amour romantique et l’amour pragmatique de l’entre-deux-guerres se combine avec l’amour fusionnel des années 1940–1950. Dans les « années 68 », un modèle d’amour plus individuel apparaît sans que les gens renoncent totalement au rêve fusionnel, ni au pragmatisme. Jusqu’en 1975, le mariage demeure l’institution où s’expriment sexualité et amour […].
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