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Citation de Taian


Cela n’arrivait qu’une fois l’an et Alain guettait dès avril le moment de l’éclosion. Le matin où il découvrait les champs devenus vermillon pendant la nuit, c’était chaque année la même agitation, les mêmes gestes devenus rituels avec le temps. Il s’approchait du lit, murmurait à l’oreille d’Hélène encore endormie, c’est le jour des coquelicots, ce qui faisait affleurer sur son visage un sourire qu’elle esquissait sans ouvrir les yeux. D’un pas rapide il sortait de la chambre, depuis le couloir ameutait les enfants, Aurore, Lucas, debout!, devançant la sonnerie du réveil de presque une heure. Sans leur laisser le temps de mettre leurs chaussons, il les pressait, vite, vite, allez, jusqu’à la chambre ou Hélène se levait en le regardant, amusée, glisser une chaise sous la fenêtre et y jucher les enfants, pour qu’ils voient, malgré leurs yeux encore gonflés, les coquelicots fleuris. Vous avez vu comme c’est beau !
Ensuite c’était la course, pas question de regarder les dessins animés, il se rappelle leurs plaintes, attends, papa, j’ai pas fini mon lait, qu’il n’écoutait pas, trop impatient de les emmener voir les champs avant de les déposer à l’école, dépêchez-vous, je vous achèterai un pain au chocolat sur la route. Dans la hâte, ils oubliaient le sac de sport pour l’après-midi ou un cahier sur le buffet du salon.
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