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Citation de SeriallectriceSV


Assise là, dans la corbeille d'or tressée par les rayons obliques du soleil d'octobre, avec sous les yeux le marronnier et le châtaignier mais aussi un pan de la maison, les dernières roses de l'année et un énorme bouquet d'asters aux innombrables petites têtes parme. À bayer aux corneilles, auraient dit les fantômes d'antan, s'ils n'avaient, semblait-il, définitivement renoncé à dénigrer ses faits et gestes, compris cette façon qu'elle avait, et dont il n'y avait plus à espérer qu'elle se départît jamais, de parler toute seule. Preuve en étaient les commentaires à voix haute qui avaient accompagné les bougies ressorties d'un tiroir et de nouveau allumées à la nuit tombée. « La pauvre Notre-Dame, reléguée dans son église fermée d'un bout à l'autre de l'année, il fallait bien lui montrer que l'on pensait à elle ! » Quant au saint, Mariette ne lui en voulait plus d'avoir pris la fuite: « Après s'être tenu si longtemps en marge de la vie et de la Création, il n'avait sans doute plus rien à dire aux hommes. » Pas plus que le reste, ces élucubrations n'avaient fait réagir les fantômes. Et lorsque Mariette s'asseyait sur le banc et s'adressait à Louise, c'était en toute liberté et en toute conscience de cette liberté que rien ni personne ne venait plus lui contester. Mais de Louise à une autre, il n'y avait qu'un pas, et le jour où Mariette murmura: « Bon, finalement, comment tu les trouves, toi, ce jardin et sa maison de poupée ? », ce fut la voix de cette autre qui répondit: « Mariette, ma fille, c'est beau, ce que tu as réussi faire ici. »
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