Au coeur du récit, l'Entreprise dans toute sa splendeur. Qui ne nécessite même pas de talent comique pour que l'on sourit, ou qu'on en pleure. Il suffit de lire les tête de chapitre qui restituent les messages quotidiens adressés aux employés pour s'en convaincre.
Et derrière ces parois de verre au quadruple vitrage, échouée là par nécessité, la narratrice, Louise, qui voudrait chanter, et non jouer à Rodéo, sur son ordi qui semble configuré dans une langue étrangère.
Et puis l'omerta qui clôt les conversations dès qu'elle évoque son prédécesseur, qui s'est jeté du toit.
On comprend donc que ce n'est pas par choix que la jeune femme a accepté de s'enfermer jour après jour dans ce temple de la bêtise, à la merci des petits dictateurs hiérarchiques et des inconséquences des chefs suprêmes, des «élus » et surtout d'une élue qui mène ses administrés à la baguette, au rythme de ses caprices et en fonction de sa capacité à tenir l'alcool. Mais l'inconséquence de sa mère l'a endettée et le choix n'est pas possible.
Une belle critique du monde de l'entreprise et des ses absurdités, de son langage aussi complexe que vide et de son inhumanité que ne compense pas les pseudos pots d'arrivée (ne pas oublier de reprendre les non consommés) et les journées corporate.
En fil rouge une tentative d'utiliser les failles du système pour se sortir de cette galère, et qui crée le suspense accrocheur.
Premier roman réussi.
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