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Citation de Cielvariable


Au début, il m'ignora et je fis de même.
Notre amitié naquit un jour froidureux de novembre alors que, emmitouflée dans une cape, je revenais avec mon père de St Malo où j'avais assisté malgré la pluie et le vent au carénage d'une frégate. Monté sur son cheval, il entra en trombe dans la cour. Mon père me déposa devant lui avant de conduire sa monture à l'écurie. Luc-Henri fit cabrer son cheval pour m'impressionner. Je n'avais pas peur des chevaux et, bien décidée à lui montrer que je n'étais pas une poule mouillée, je lui saisis le pied, l'arrachai de l'étrier et le tordis. Il poussa un cri et tomba dans la boue. Il se releva aussitôt et bondit sur moi. Je l'esquivai. Mais sa deuxième attaque me fut fatale et il me renversa sur le sol. JE lui donnai force coups de pieds et de poings pour me libérer, il m'en rendit autant. C'est mon père qui nous sépara.
- Luc-Henri, ce ne sont pas des façons de se conduire avec les demoiselles, gronda t-il.
- Celle-la n'est pas une demoiselle ordinaire, se défendit-il en reniflant le sang qui perlait à son nez.
Mon père rit et ajouta:
- J'en conviens
Puis me secouant par le bras, il me tança :
- Henriette, il serait temps de vous assagir.
- Être sage m'ennuie. Et puis Luc-Henri m'a défiée. Auriez-vous préféré que je m'enfuie en pleurant?
Pour toute réponse, il me tapa sur l'épaule comme il l'aurait si j'avais été un garçon et soupira:
- Vraiment quel dommage... Vous avez de la trempe et de la répartie!
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