Tous les Ecossais aiment l’automne et je croirais trahir mes aïeux si je n’affirmais pas comme eux que j’ai la nostalgie des journées brumeuses. J’aime les peupliers qui, le long des chemins creux, se dressent comme de hautes flammes funéraires. La campagne a une dernière beauté fugitive qui prend un aspect de deuil. A mon âge… miss Dubail, on songe davantage aux morts qu’aux vivants, puisque presque tous les êtres qui nous ont entourés ne sont plus. Même certains qui, jeunes, auraient dû vivre, ne sont pas épargnés.