… (la Balançoire) …
Fin suspendue sur le septième degré ; nuance piano ; accompagnement aussi léger qu’un souffle. C’est mon cœur qui se balance ainsi, note Satie. Il n’a pas le vertige. Voilà la tonalité mise en accusation, assimilée aux formes abstraites, à une écriture chargée et scolaire. Et voici une vraie « déclaration d’amour » à la modalité, domaine de l’apesanteur, où la note échappe à toute attraction, où la phrase se déploie sans « béquille », au risque, en effet, de donner le vertige. Aurait-il voulu présenter un manifeste que Satie ne s’y serait pas pris autrement. Et comment utilise-t-il le système tonal dans la suite du recueil ?
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Échelles grégoriennes
Suspendu :
« c’est mon cœur qui se balance ainsi » (La Balançoire)
Transparent :
« murmures de l’eau dans un lit de rivière » (la Pêche)
Tendre :
« ils se disent de jolies choses » (Flirt)
Hésitant :
« celui qui vous aime est à deux pas » (Collin-Maillard)
Souple :
« le chat ; les souris » (Les Quatre Coins)
Le langage figuré dans les « Sports et Divertissements », pp. 84-85
Enfant, Mozart ressemble à un petit homme : perruque poudrée, livrée passementée, épée à la ceinture. Il a six, sept ans. Il peut jouer au pianoforte, seul ou à quatre mains avec sa sœur Nannerl, ses propres compositions ou n'importe quel air à la mode les yeux bandés. Il est un phénomène de foire ; il vit en saltimbanque, sans amis, sans jamais s'amuser, dans la précarité : il ne se plaint jamais. Son père Léopold le fait travailler comme un forçat.