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Citation de Cielvariable


Nous fûmes obligés de traîner Mona à travers les rues du Vieux Carré. Elle tomba amoureuse des flaques d'essence iridescentes sur les trottoirs boueux du quartier, des meubles exotiques créés par Hurwitz Mintz, des antiquaires aux vitrines remplies de vieux fauteuils dorés et autres pianos à queue laqués, des camions apathiques dont les pots d'échappement recrachaient une petite fumée blanche, d'humains hilares qui nous croisaient en promenant d'adorables bambins pressés de se dévisser le cou pour nous dévisager...

... Sans oublier un vieux Noir qui jouait du saxophone dans la rue, et dont nous remplîmes la sébile à ras bords, ou encore le vendeur ambulant auquel Mona ne pouvait désormais plus acheter de hot-dog, sinon pour le contempler, le renifler et finalement le jeter à la poubelle, ce qui la fit réfléchir de longues minutes...

... Et, bien sûr, où que nous allions, nous attirions l'attention des passants autrement que par nos attributs de vampires. Quinn dépassait d'une bonne tête le commun des mortels, il était peut-être quatre fois plus séduisant avec son teint de porcelaine et tout le reste. Quant à Mona, de temps en temps, elle se mettait à courir frénétiquement devant nous, cheveux au vent, tandis que la foule poussive du soir s'ouvrait et se refermait autour d'elle, comme si on avait envoyé la jeune femme en course céleste. Dieu merci, puis elle faisait volte-face...

... Et revenait vers nous en dansant et claquant des talons, telle une danseuse de flamenco. Elle laissait flotter, traîner derrière elle son négligé bordé de plumes, puis en renouait la ceinture, pleurait de voir son reflet dans la vitrine d'un magasin et dévalait le trottoir jusqu'à ce que nous la rattrapions, l'empoignions parle bras et refusions de la laisser repartir.
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