AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de collectifpolar


Lawrence sourit. Il s’adressa en latin à la momie, élaborant ses phrases avec soin.
« Sais-tu combien de temps tu as dormi, immortel pharaon ? Toi qui affirmes avoir vécu un millénaire. » Écorchait-il la langue de César ? Il avait passé tant d’années à traduire des hiéroglyphes qu’il se sentait rouillé quand il s’agissait de parler le latin. « Cela fait deux fois plus longtemps que n’a duré ta vie, Ramsès, depuis que tu t’es enfermé dans cette chambre ; depuis que Cléopâtre a offert son sein à la morsure du serpent venimeux. »
En silence, il contempla un moment la silhouette. Existait-il une momie qui n’éveillât pas chez quiconque une peur profonde de la mort ? On pouvait croire que la vie avait subsisté ici d’une manière ou d’une autre ; que l’âme était emprisonnée sous les bandages et qu’elle ne pouvait être libérée que si la chose était détruite.
Sans réfléchir, il reprit la parole en anglais :
« Oh, si seulement tu étais immortel ! Si tu pouvais poser les yeux sur ce monde moderne ! Et si seulement je n’avais pas à attendre qu’on me donne la permission d’ôter ces affreuses bandelettes pour regarder… ton visage ! »
Le visage. Avait-il quelque chose de changé ? Non, c’étaient seulement les rayons du soleil, n’est-ce pas ? Mais ce visage semblait en effet plus charnu. D’un geste plein de révérence, Lawrence tendit la main pour le toucher, mais se ravisa et resta le bras en l’air, immobile.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}