Anne-Sylvie Malbrancke, docteur en anthropologie sociale, fait le récit de deux expériences de terrain auprès de communautés isolées de Papouasie-Nouvelle-Guinée, et c'est tout à fait passionnant. Loin de se résumer à une somme de remarques sur le mode de vie de ces deux peuples, le texte est plus largement (et peut-être même avant tout) une réflexion sur le travail et le positionnement d'un anthropologue. L'auteure traque les biais qui, malgré elle, viennent fausser sa vision, malgré tous les efforts qu'elle fait. Elle ne cache rien de ses difficultés, de ses découragements, et du renoncement à certaines illusions. Nul besoin d'être spécialiste en ethnologie pour appréhender les enjeux. Bien-sûr, au fil de son récit, on découvre le quotidien de ces deux peuples à travers le regard de l'ethnologue. Un quotidien, faut-il le préciser, très différent du nôtre ; et essayer de le comprendre demande de se débarrasser de certains automatismes ancrés en nous. le texte est par ailleurs très plaisant à lire : une écriture élégante, et qui ne manque pas d'humour.
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