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Citation de sarahorchani


On arrive à l'école, le patronyme marqué sur la tête. Des patronymes avec des z, des k, des y et des w, lettres rares sur lesquelles butent immanquablement les instituteurs. Quand le maître appelle son nom en l'écorchant, Étienne Raczymow rougit : " Quand on tombait sur un instituteur qui était bien, qui voulait nous comprendre, au bout de quinze jours, il savait prononcer nos noms... Mais d'autres..Et Victor "Ziegelman ( prononcé "mant" à la française), ce n'était pas du tout courant. J'aurais préféré m'appeler Dupont André, comme un de mes camarades de classe" Et vers 10, 11 ans, l'enfant laisse entendre à qui le questionne qu'il vient d'Alsace. Car il a honte d'être juif, comme d'assister à la confrontation de ses parents à l'univers des Français de souche. " Pour rien au monde je n'aurais voulu que ma mère me vienne me chercher à l'école ", dit Etienne. Une mère qui n'a jamais réussi à parler autre chose que des bribes de phrases françaises colorées d'un accent yiddish à couper au couteau. Un jour, Victor rentre de l'école en pleurnichant. Le maître l'a battu. Sa joue en est griffée. Et le père d'aller se plaindre au directeur, avec son mètre cinquante-neuf,son accent et le français qu'il massacre. Le contraste avec la langue et le maintien du représentant de l'État et de la culture française est pour l'enfant une humiliation terrible.
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