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Citation de fanfan50


Wolf Wieviorka était un conteur, pas un théoricien. Ses conceptions s’incarnent dans de multiples personnages au travers de leurs histoires. Mais il a écrit deux textes parus dans le Parizer Haynt, dont fâcheusement je n’ai pas noté la date, probablement début 1939, et qui exposent de façon limpide sa vision du judaïsme. Elle est d’une grande netteté. « Il s’agit, écrit-il, d’avoir le courage de voir que les Juifs ont signé, avant leur émancipation qu’ils ont obtenue il y a cent trente ans, une traite qu’ils n’auraient pu honorer, quelqu’un fût leur désir. Cette traite, c’était de disparaître en tant que nation. Ainsi, ils se fondraient dans la nation. C’est ce que pensaient les amis des Juifs, tandis que les ennemis clamaient qu’ils ne cesseraient d’être un peuple à part. Nous étions d’accord avec nos amis, et non avec nos ennemis. Mais il s’est avéré que la vérité était du côté de nos ennemis. Les Juifs n’avaient pas l’intention de disparaître en tant que peuple en échange du droit de vivre comme des hommes. » Il faut « avoir le courage de dire que nous ne pouvons être entièrement goys. Et quand le monde reviendra à lui et réintégrera dans la société humaine le peuple juif, il prendra la peine de nous accueillir en son sein comme juif, comme le peuple qui a eu l’audace de mener une existence culturelle propre et indépendante sans avoir de pays à lui. Il comprendra que notre gloire nationale n’est pas d’avoir engendré Spinoza, Karl Marx, Einstein ou Freud mais Mendele, Peretz, Sholem Aleikhem, Shalom Ash, c’est-à-dire ce qui a été créé dans notre isolement national, ce qui nous donne une existence légitime dans le concert des nations. Notre seule volonté d’exister nous donne le droit d’exister ».
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