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Citation de annielavigne


Sarajevo, Bosnie-Herzégovine, le 20 juillet
Trois jours plus tard, je tentai à nouveau de vérifier ce que faisait Maëva après notre représentation. Pourquoi ferait-elle du ménage alors qu’ils devaient avoir engagé des gens exprès pour cela ? Peut-être avait-elle besoin d’argent ? Avait-elle des dettes envers le patron du cirque ? Dans ce cas, je voulais l’aider.
J’entrai d’un pas décidé dans la grande tente. Je tombai sur Zirka qui en sortait.
– Je cherche Maëva, lui indiquai-je. Elle m’a dit qu’elle faisait du ménage ici tous les soirs.
– Du ménage… euh… Oui, elle fait du ménage, mais pas ce soir. Je ne l’ai pas vue.
J’étais déçue. Mais où pouvait-elle bien être ?
– D’accord, merci.
– Attends, je te raccompagne, me proposa-t-il.
J’oubliai Maëva et son ménage et j’acceptai cette proposition, qui m’enchanta.
– Tu m’as dit, la première fois que nous nous sommes rencontrés, que vous, les Roms, viviez encore comme des êtres libres, pas comme des moutons dans un troupeau, lui rappelai-je alors que nous marchions jusqu’à ma caravane.
– C’est vrai, c’est la première parole que je t’ai dite, que dois-tu penser de moi ?
– Je pense que tu es un homme de convictions…
Il sourit et se détendit.
– Mais dis-moi, tu penses vraiment que les hommes sont comme des moutons dans un troupeau ?
– Mais c’est évident ! Regarde tout autour de toi ! Les hommes sont des cruches que l’on remplit, qui se gavent de nouvelles à sensations et de potins sur les stars, aveugles devant la tyrannie des multinationales qui dirigent le monde par le biais d’élus corrompus. L’humanité riche se complaît dans un monde basé sur l’exploitation des pauvres, mais en fait, les riches aussi sont esclaves, enchaînés à leur travail qui les oblige à donner leur temps et leur vie pour faire rouler la machine !
Ouah… j’avais à mes côtés un altermondialiste pur et dur, un José Bové tsigane… et cela me plut vachement !
Nous étions arrivés devant ma caravane.
– Tu veux entrer ? Je peux t’offrir un jus de fruits ou un Coca, lui dis-je, un peu gênée.
Il me faisait de l’effet et, comme chaque fois qu’un garçon me faisait vraiment de l’effet, je redevenais une petite fille, souffrant d’insécurité et maladroite. Un jus de fruits ou un Coca, mais qu’allait-il penser de moi ? J’aurais dû lui offrir du vin ou de la bière. Mais je n’avais pas envie d’être amortie par l’alcool, je voulais me faire une véritable opinion de lui.
– Un Coca, ce serait super, répondit-il. Je n’aime pas trop boire de l’alcool quand je suis avec une jolie fille…
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